Le clonage d'êtres humains officiellement interdit en Europe

Publié le 04/03/2001
Article réservé aux abonnés

L E clonage d'êtres humains est officiellement illicite dans les pays européens. Le protocole additionnel à la Convention du conseil de l'Europe sur les droits de l'homme et la biomédecine est entré en vigueur après les cinq ratifications (Slovaquie, Slovénie, Grèce, Espagne et Géorgie). Signé par 24 Etats, dont la France, il devient le premier et unique accord international relatif au clonage qui soit contraignant.

En interdisant « toute intervention ayant pour but de créer un être humain génétiquement identique à un autre être humain vivant ou mort », ce texte a pour objet de protéger l'identité des êtres humains et de préserver le caractère aléatoire des recombinaisons génétiques qui se produisent naturellement. Si le clonage des cellules, en tant que technique, est acceptable du point de vue éthique, estiment les membres du Conseil de l'Europe, l'utilisation des cellules embryonnaires pourrait être examinée dans un protocole sur la protection de l'embryon.
A noter que le protocole laisse aux Etats le soin de définir l'expression « être humain » dans leur législation interne.

Revirement au Danemark

Le Danemark, qui figure parmi les signataires du protocole, se dirige par ailleurs vers le clonage thérapeutique. Le Conseil d'éthique danois a en effet rejeté toute forme de clonage destiné à créer des copies d'êtres humains ; mais il a majoritairement recommandé le clonage d'embryons humains dans le but de parvenir à de nouvelles méthodes de traitement des maladies comme celles d'Alzheimer et de Parkinson.
Le rapport rendu par le Conseil d'éthique précise que la recherche sur le clonage thérapeutique doit se limiter aux embryons surnuméraires. La ministre de la Recherche danoise, Birte Weiss, a envoyé ce rapport à un groupe de travail en vue de préparer, à une date encore non précisée, un projet de loi qui sera débattu au Parlement. « Tout le monde est d'accord pour que l'on ne fasse pas des copies d'êtres humains, mais nous ne savons pas encore jusqu'où les limites du clonage thérapeutique doivent aller exactement », a-t-elle souligné. Depuis 1997, le Conseil d'éthique maintenait sa ferme opposition à tout clonage humain. Le revirement qu'il vient d'effectuer est dû à la nouvelle loi adoptée en Grande-Bretagne, il y a près d'un mois, qui autorise les chercheurs à cloner des embryons, âgés d'au plus 14 jours, afin d'en prélever des cellules souches pour les utiliser à des fins thérapeutiques.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6869