P OUR se faire entendre en démocratie, le bulletin de vote est une arme de choix.
Le Centre national des professions de santé (CNPS) l'a bien compris, qui appelle ses 22 organisations adhérentes à une nouvelle journée d'action jeudi prochain, 8 mars, soit trois jours avant le premier tour des élections municipales . « Il s'agit, bien sûr, d'utiliser ce créneau électoral pour mieux nous faire entendre,explique le Dr Jacques Reignault, président du CNPS. De la même façon, lors des prochaines Assises du CNPS (30-31 mars prochains à Paris) , nous nous situerons dans la perspective des législatives et de la présidentielle. »
Pour le Dr Claude Maffioli, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), majoritaire chez les médecins de ville, cette fin de campagne électorale est également le bon moment pour administrer une petite piqûre de rappel. « On parle très peu de la santé pendant cette campagne, explique-t-il. Nous, nous allons en parler le 8 mars et redire à la population et aux élus que strictement rien n'a changé depuis la semaine "santé morte" dedécembre, malgré le "Grenelle". Nous sommes dans une logique de continuité. »
Cabinets et cliniques ouverts
Contrairement à la journée « santé morte » du 26 octobre 2000 et à la semaine « santé morte » du 24 décembre au 1er janvier, le CNPS ne donne cette fois aucune consigne de fermeture des cabinets médicaux et paramédicaux et des laboratoires d'analyses. Il n'y aura donc aucune perturbation dans la délivrance des soins, sauf marginale . « La cessation d'activité des cliniques n'est pas à l'ordre du jour », confirme également la Fédération intersyndicale des établissements d'hospitalisation privée (FIEHP), adhérente au CNPS. Il appartiendra aux CDPS (les antennes départementales du CNPS) de faire preuve d'imagination au niveau local . « L'aspect festif ne sera pas absent de cette journée », promet le Dr Reignault, qui a même intitulé cette initiative « journée santé vivante » par contraste avec les opérations précédentes. A Perpignan, des professionnels de santé participeront à un défilé-carnaval. Plus classique, une opération escargot est prévue à Charleville-Mézières (Ardennes). Dans la plupart des départements, des conférences de presse insisteront à nouveau sur les conséquences de la « maîtrise comptable » des dépenses de santé, tandis que des lettres type seront déposées dans les préfectures, les mairies et les permanences électorales. Enfin, toujours dans cet esprit « positif et pédagogique », des rencontres médecins-patients sont à l'ordre du jour.
Après le refus d'Elisabeth Guigou de suspendre le mécanisme des lettres clés flottantes, les professionnels de santé libéraux refusent toujours de discuter avec un « fusil dans le dos », autrement dit, avec la menace de nouvelles baisses de tarifs. « On attendait du gouvernement un geste de réconciliation, il n'est pas venu », regrette le Dr Reignault, qui n'attend « pas grand-chose » non plus du comité des sages chargé par Elisabeth Guigou d'une mission de concertation sur l'évolution de la médecine de ville.
Le 8 mars n'est, en tout état de cause, qu'une étape supplémentaire de la mobilisation des professionnels de santé libéraux. Le CNPS envisage déjà, pour juin prochain (le mois du prochain « Grenelle de la santé »), une nouvelle opération, mais, cette fois, « de grande envergure ».
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