L A mission de concertation « pour la rénovation des soins de ville » nommée par Elisabeth Guigou dans la foulée du « Grenelle de la santé » est cette fois en ordre de marche.
Comme prévu, ce « comité des sages », qui réunit quatre personnalités, a commencé une longue série d'auditions qui se poursuivront jusqu'au 11 juin, soit très peu de temps avant la tenue d'un nouveau Grenelle. Le contrat est ambitieux : faire émerger des solutions relatives à la « promotion de la qualité » des soins (urgences, partage de l'information, formation et évaluation des pratiques) mais aussi à la « rénovation du contrat qui lie les professionnels de santé à l'usager, aux caisses et à la collectivité » (régulation des dépenses, missions des professionnels et contenu de la convention médicale).
A cet effet, les sages vont écouter séparément les organisations syndicales représentatives des professions de santé, les syndicats de salariés et d'employeurs, les organismes de Sécurité sociale et les mutuelles, ainsi que plusieurs experts des questions de santé et de protection sociale. Les syndicats de médecins libéraux ont déjà fait connaître leur réticence vis-à-vis des travaux de ce comité d'experts et l'un d'eux, le Syndicat des médecins libéraux (SML), a décidé de ne pas y participer. Le SML note que l'intitulé de la mission, qui était au départ « mission de concertation sur l'avenir de la médecine de ville » a été modifié dans un sens plus restrictif (« rénovation des soins de ville »). Pour le syndicat, il s'agit là d'un « recul » qui « enlève toute crédibilité » à la démarche du comité des sages.
La mission ne pourra pas tout inventer. Elle affirme donc qu'elle s'appuiera sur « les travaux remarquables » déjà réalisés depuis dix ans. Dans un souci d'apaisement, elle promet également qu'elle « tiendra compte » des contributions des groupes réformateurs divers qui se sont constitués plus récemment, avec des syndicats de médecins libéraux et des organisations de salariés notamment.
D'ici à juin, le comité des sages veut parvenir à « une analyse partagée sur le diagnostic » et « circonscrire les points d'accord et de désaccord ». Ensuite, un calendrier de mesures sera proposé. La mission suggérera des « orientations pour l'avenir » mais aussi, « si possible », des mesures moins ambitieuses à effet immédiat. La démographie médicale, la prévention et l'éducation à la santé feront l'objet d'une attention particulière des experts. Quant au système conventionnel aujourd'hui à bout de souffle, les sages déclarent que personne ne pourra se satisfaire « d'une réforme à la marge ».
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