PLUSIEURS chercheurs internationaux sont invités par le Congrès américain à exposer les résultats de leurs recherches sur la pratique du clonage reproductif. Contrairement à l'Europe qui s'est officiellement opposée à cette pratique, les Etats-Unis n'ont toujours pas arrêté de position à ce sujet.
Pour le représentant républicain James Greenwood, président de la commission d'enquête, la question du clonage « se fait de plus en plus pressante ». Les auditions des scientifiques doivent permettre, selon lui, « d'évaluer les avancées effectuées en matière de clonage humain et de déterminer si elles sont viables. Il s'agit aussi de débattre des questions éthiques que cela soulève et de déterminer si le Congrès doit légiférer ». Parmi les personnes invitées à témoigner, certaines sont toutefois très controversées. C'est le cas du Dr Panos Zavos, andrologue grec et membre du consortium privé lancé par le Dr Severino Antinori, ou encore du leader du mouvement raëlien, Raël, et de sa directrice scientifique, le Dr Brigitte Boisselier. L'équipe du Dr Antinori et le mouvement Raël ont annoncé qu'ils avaient déjà des candidats pour le clonage humain.
La commission d'enquête doit déterminer si la Food and Drug Administration (FDA) est compétente pour réglementer les recherches cliniques sur le clonage humain.
Les animaux clonés
ont des problèmes
Toutefois, les chercheurs entendus jusqu'à présent se montrent très réservés vis-à-vis du clonage d'êtres humains en s'appuyant sur les résultats du clonage animal. Selon Rudolf Jaenish, spécialiste de la fécondation in vitro, et Ian Wilmut, père de la première brebis clonée Dolly, qui publient un article sur le sujet dans « Science » du 31 mars, les travaux pour créer des mammifères clonés sains se révèlent plus difficiles que prévu. Quatre ans après la naissance de Dolly, les chercheurs disent avoir découvert que les animaux clonés présentaient des problèmes de développement : défauts cardiaques, anomalies pulmonaires, systèmes d'immunité déficients.
Les spécialistes entendus par le Congrès estiment que le processus de clonage semble produire, au hasard, des erreurs dans la construction des gènes, défauts qui peuvent provoquer des problèmes imprévisibles à n'importe quel moment de la vie. Parmi les défauts fréquemment trouvés chez les clones, les savants citent des souris obèses, des vaches avec un cur ou des poumons qui ne se développent pas correctement. Ces difficultés leur font douter qu'un clonage humain puisse être tenté dans un proche avenir.
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