Une incidence en hausse

Le généraliste dans la prévention de la prématurité

Publié le 12/03/2010
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Priorité

Les complications de la prématurité sont directement en rapport avec l’âge gestationnel de naissance ; plus l’enfant est prématuré, plus les chances de survie sans séquelles sont faibles.

La lutte contre la prématurité est donc une priorité à laquelle le médecin généraliste peut activement participer. Son rôle consistera alors principalement à détecter les patientes à risque afin que la prise en charge soit la plus adaptée possible.

En cas d’antécédent

En cas d’antécédent d’accouchement prématuré, il peut être directement envisagé un suivi dans une maternité appartenant à un réseau périnatal au sein duquel le transfert dans une maternité adaptée sera facile en cas de récidive. Il est en effet bien démontré que, pour les nouveau-nés prématurés, il existe des bénéfices à naître dans la structure qui les accueillera par la suite, le transport médicalisé après la naissance étant délétère pour les enfants fragiles. De plus, c’est dans une maternité familière à la prise en charge de la prématurité que sera décidé le type de suivi et la mise en place de mesures préventives comme le cerclage du col utérin ou le dépistage d’une vaginose bactérienne. Le médecin doit donc pouvoir orienter ces patientes, idéalement au milieu du premier trimestre de grossesse. Enfin, une grande importance sera donnée aux mesures sociales. L’arrêt de travail sera systématique à partir de 24 SA, plus précoce encore, vers 13-14 SA, en cas de cerclage du col utérin. Des mesures d’aide à domicile pourront être mises en place. En particulier, il faudra s’intéresser à la prise en charge des enfants en bas âge.

Absence d’antécédent

En l’absence d’antécédent d’accouchement prématuré, le médecin généraliste devra être particulièrement attentif au dépistage des facteurs de risque d’accouchement prématuré. Par la connaissance des antécédents de ses patientes, le médecin généraliste se trouve dans une situation privilégiée pour mener à bien ce dépistage. La pénibilité du travail, des transports, le nombre d’enfants en bas âge, le type d’habitation, le niveau socio-économique global devra alerter. La consommation de tabac et d’autres toxiques devra être découragée. L’existence d’antécédent de maladie chronique doit conduire le médecin généraliste à faire suivre sa patiente dans une maternité spécialisée. En l’absence de tels antécédents, le médecin généraliste peut suivre la grossesse selon une procédure mise en place conjointement avec la maternité où se déroulera l’accouchement. Au cours du suivi, devront systématiquement être recherchées des modifications cervicales, une anomalie de la croissance fœtale par mesure de la hauteur utérine, une hypertension artérielle, une protéinurie. En cas d’apparition de l’un de ces signes, la patiente devra être adressée en milieu spécialisé.

Entretiens de Bichat. D’après la communication de T. Schmitz (maternité Port Royal, Paris).

 Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8727