Après la disparition du Cytotec

Le misoprostol saison 2

Publié le 28/06/2018
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Le laboratoire Pfizer a décidé d’arrêter la production du Cytotec (AMM dans la protection gastrique) le 8 mars 2018 en France alors qu’il reste recommandé en première ligne dans de nombreuses indications, en France comme à l’étranger, pour les IVG, fausses couches spontanées (FCS), interruptions médicales de grossesse (IMG) et le déclenchement du travail.

Le MisoOne (Nordic Pharma) 400 mg et le Gymiso (Linepharma) 200 mg ont obtenu en urgence une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) pour leur utilisation per os (voies orale, jugale ou sublinguale) dans le cadre des FCS, des morts fœtales in utero (MFIU), et des IMG, en plus des IVG avant 7 semaines d’aménorrhée. L’Angusta (Azenta) 25 mg par voie orale a obtenu l’AMM en France dans le déclenchement du travail.

Nous déplorons aujourd’hui :

– que le misoprostol soit remplacé par du… misoprostol, mais bien plus cher. Bien que l’AMM du Cytotec soit reconnue pour la protection gastrique, on se demande pourquoi la France ne dispose pas de génériques à bas prix comme d’autres pays ;

– que la totalité des indications en gynécologie et obstétrique, toutes reconnues par les recommandations nationales et internationales, ne soient pas couvertes, en particulier les IVG après la 7e semaine d’aménorrhée ;

– que la voie vaginale, la plus efficace et de moindre taux d’effets secondaires, n’ait pas été reconnue dans les RTU.

 Pour ces raisons, on pourrait craindre, en l’absence d’évolution du prix ou de recours facilité aux 2es doses, une diminution de l’accès à la prise en charge de l’IVG et des FCS.

CHU de Toulouse

Pr Christophe Vayssière

Source : Bilan Spécialiste