EN FRANCE, dix mille diabétiques, soit environ 5 % des diabétiques de type 1, sont équipés de pompes externes qui délivrent de l’insuline en continu, avec possibilité de bolus supplémentaire, si besoin. On est loin des 25 % nord-américains, mais tout de même mieux placés que l’Italie et la Grande-Bretagne... La répartition hexagonale des prescriptions est d’ailleurs hétérogène : 70 % dans le Nord. Le nombre moyen de pompes est en augmentation, avec le remboursement accordé en 2000 à l’instigation de l’AFD, l’arrivée de prestataires de service à domicile pour les livraisons de consommables, les progrès techniques rendant le traitement moins contraignant.
Des freins.
Cependant, plusieurs freins à l’implantation des pompes persistent :
– coût, bien que la modélisation par le Core (Center of Outcome Research) appliquée aux données suisses permette une réduction de 6 700 euros des frais de santé du diabétique sur l’ensemble de son existence, notamment en raison d’une réduction de la survenue de complications (baisse de l’acuité visuelle, insuffisance rénale, maladies vasculaires) ;
– crainte de dépendre d’une machine. En fait, les témoignages de nombreux patients concordent : l’essayer, c’est l’adopter, et, précise l’un d’eux, «le diabète s’est adapté à moi, pas l’inverse» ;
– peur des effets secondaires et des dysfonctionnements. Les appareils ont évolué (taille, poids, cathéter implanté, au lieu d’aiguille, alarme signalant tout problème). La canule sous-cutanée peut cependant se déloger, d’où la nécessité de faire trois contrôles quotidiens de la glycémie... Pour les enfants, il y a des systèmes de sécurité qui les empêchent de les dérégler et une télécommande qui sert à une possible programmation à distance par les parents.
Pourtant, la mise sous pompe ne se fait pas au hasard ; c’est un choix éclairé du patient mal équilibré par les multi-injections. Elle permet de stabiliser les fluctuations glycémiques (yo-yo), cause majeure de complications, et de normaliser l’hémoglobine HbA1c, comme l’ont montré des essais chez l’adulte et l’enfant ; programmable, elle évite les hypoglycémies nocturnes. Elle ne concerne pas les patients équilibrés, avec deux injections quotidiennes. Elle ne peut être utile (sans doute même risquée) chez les patients psychologiquement instables (étude allemande chez l’adolescent) ou qui négligent les autocontrôles de la glycémie. Elle est contre-indiquée chez les sujets qui ne perçoivent pas les hypoglycémies et ceux qui ont une neuropathie autonome sévère ou une rétinopathie ischémique ou proliférative.
Des réseaux.
Des réseaux de pompe à insuline comme il en existe à Toulouse et à Marseille permettent aux libéraux et aux petits centres de soins d’adresser les patients à l’hôpital pour la mise en route du traitement et un suivi de proximité. Pompes et consommables sont pris en charge à 100 % pendant la première année de prescription (location possible) ; le bénéfice du traitement est réévalué chaque année pour un renouvellement.
Paris, conférence de presse organisée par Medtronic. Avec les Prs J. Bringer (Montpellier), J.-J. Robert (président Association aide aux jeunes diabétiques) et J. Mérel (président AFD).
AFD : Allô Diabète, 01.40.09.68.09, www.afd.asso.f AJD www.ajd-educ.org.
Un observatoire
Spécialisé dans les technologies médicales, Medtronic est présent depuis plus de vingt ans dans le domaine de l’insulinothérapie par pompe externe et la mesure du glucose en continu ; la firme a établi un partenariat avec l’AFD en soutenant différentes actions, notamment la création d’un « observatoire des enfants sous pompe » qui doit déterminer qui tire profit le mieux de ces dispositifs (fin de la seconde phase en avril).
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