ARTS
par JEAN-JACQUES LEVEQUE
L A ville moderne est née avec l'électricité qui change l'esprit de la rue, les transports automobiles, l'extension du chemin de fer, et plus qu'en toute autre époque, l'art traduit cette métamorphose, en épouse les contours.
Le salon des Cent, actif sur un laps de temps relativement court (de 1894 à 1900), a été créé par Léon Deschamps, l'éditeur d'une revue qui joue un rôle considérable dans la vie intellectuel des générations « fin de siècle » : « La Plume », où sont publiées les plus illustres signatures. Assuré d'une solide crédibilité auprès du public grâce à la participation des artistes les plus connus de l'époque, le salon des Cent est aussi largement ouvert aux plus jeunes. Nombreux sont ceux qui y font leurs premières armes.
Grâce à une quarantaine d'expositions, ce sont pratiquement tous les artistes « fin de siècle » qui s'y confrontent. L'édition de l'affiche qui l'annonce reste un témoignage exceptionnel de son esprit et permet aux participants de s'exercer à un art qui a ses lois, ses limites.
Autour de la femme
Tout comme le cinématographe, son presque contemporain, l'affiche est un art qui d'emblée trouve les plus astucieuses solutions pour faire preuve de son efficacité et jouer son rôle. Tant par le style qu'elle privilégie, que les thèmes qu'elle aborde, où domine la femme, elle est un indicateur de premier plan pour comprendre l'esprit « fin de siècle ».
Le peintre y met en scène sa propre condition, ses problèmes, il y crée son « type », qui sera celui du bohème portant la lavallière (Herman Paul) ; nombreuses sont les allusions au monde de l'art. La reconnaissance de l'amateur passe aussi par quelques-unes des vedettes de l'époque, comme le fameux Verlaine de l'affiche de Cazals. Pourtant, c'est autour de la femme que s'organise cette société qui associe art et beauté, femme et poésie, et invente une silhouette à la fois élégante et rêveuse grâce à la plume souple, nerveuse et inventive d'un Bonnard, d'un Grasset, de Mucha ou De Feure.
Les liens avec la peinture qui lui est contemporaine sont étroits. L'affiche en est bien la suite logique, adaptée aux lois de l'information, d'une mise à l'épreuve de la rue. L'affiche a porté l'art le plus délicat à la dimension du mur. Elle y est l'expression de la modernité.
Musée de Pont-Aven. Jusqu'au 19 mars. Tous les jours de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h. Entrée : 20 F.
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