Le SOS des dermatologues

Publié le 26/10/2018
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Pour pallier la pénurie de dermatologues, la Société française de dermatologie recommande dans un livre blanc de renforcer la formation des généralistes pour prendre en charge les pathologies de la peau les plus fréquentes.
Dermato

Dermato
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La dermatologie traverse une crise démographique. La profession a perdu 10 % de ses effectifs en dix ans, selon l’Ordre des médecins. Les dermatologues ne sont plus que 3 410 à exercer en 2017 (60 % en libéral). Les 16 millions de Français atteints d’une maladie de peau ont donc de plus en plus de difficultés à accéder à une consultation de dermatologie.
Selon une étude de la Drees publiée il y a quelques jours, il faut attendre en moyenne 61 jours pour obtenir un rendez-vous avec un dermatologue.

Mieux former les généralistes
Cette situation a conduit la Société française de dermatologie (SFD) à formuler plusieurs propositions dans un livre blanc publié en septembre. La société savante préconise de renforcer la formation des étudiants en médecine générale en dermatologie, en les préparant à un premier niveau de diagnostic et de prise en charge des dermatoses les plus courantes, afin d’éviter le recours systématique à un dermatologue. Des formations d'e-learning et MOOC sur les différentes pathologies cutanées ou l'usage du dermatoscope pourraient être proposées aux médecins en exercice. Pour l’heure, « la formation des généralistes à la connaissance des différents problèmes et maladie de peau reste très sommaire », juge la SFD (lire ci-dessous). La formation aux bonnes pratiques de la télé-expertise des dermatologues et des médecins de famille est également recommandée, afin d'assurer la qualité de l'évaluation des images.
Pour élaborer ce livre blanc, l’organisation s’est basée sur les résultats d’Objectifs Peau, une importante étude épidémiologique réalisée en 2016 auprès de plus de 20 000 personnes qui a permis de mesurer la prévalence et l’impact des maladies de peau sur le plan psychologique, sociétal et économique.
« Nous sommes conscients des freins à lever pour améliorer le parcours de soins des patients dans la prise en charge des maladies de la peau, et nous apportons des solutions concrètes », souligne le Pr Marie-Aleth Richard, past-présidente de la SFD, qui a dirigé le projet Objectifs Peau.    

 

 

Stéphane Lancelot

Source : Le Généraliste: 2849