Le développement de la maîtrise de stage est-il un enjeu pour combattre la désertification médicale ?
Maxence Pithon Tout à fait. Selon une enquête de l’ISNAR-IMG de 2013, les internes qui n’avaient fait aucun de leurs stages ambulatoires étaient 13 % à avoir un projet d’installation. Cette proportion montait à 22 % pour ceux ayant accompli six mois en cabinet (niveau 1), et à 29 % pour ceux ayant réalisé tous les stages. Celui en cabinet de ville permet de faire connaître le territoire aux futurs médecins généralistes, ce qui peut déclencher un projet professionnel.
Concrètement, les internes ont-ils vraiment le choix de leurs stages ?
M. P. La répartition se fait en amphi, par ordre d’ancienneté et de classement aux ECN. Pour les SASPAS, à visée autonomisante et professionnalisante, nous essayons au maximum d’anticiper les choix dans les subdivisions et de permettre la valorisation du projet professionnel. Si l’interne désire s’installer, nous tentons de passer outre le classement aux ECN et de l’aider à faire son stage là où il le souhaite. Cela raccourcit le délai d’installation.
Peut-il arriver en SASPAS que les motivations des maîtres de stage ne soient pas toujours nobles et d’assister à du remplacement déguisé ?
M. P. Nous ne sommes pas à l’abri de dérives mais elles sont loin d’être majoritaires. Cette question peut se poser dans les subdivisions où il manque des terrains de stage, et où il est compliqué de les faire fermer. La pression n’est pas la même que sur certains stages hospitaliers. Cela dit, nous ne souhaitons pas non plus brader la formation. C’est pour cela qu’il faut recruter un maximum de MSU, afin de pouvoir choisir ceux qui sont vraiment pertinents. La plupart du temps, quand cela ne se passe pas bien, ce n’est pas forcément à cause d’une mauvaise volonté du maître de stage, mais parce qu’il a été mal formé à la pédagogie et à son rôle de MSU. Nous devons réussir à développer une vraie formation de l’encadrement de l’interne en stage. Elle existe mais est loin d’être homogène sur tout le territoire.
Les règles d’accueil de l’interne en SASPAS pour le généraliste sont-elles suffisamment strictes ?
M. P. Réglementairement, il n’existe pas grand-chose. Nous avions diffusé une charte de l’accueil en stage ambulatoire avec l’ANEMF et le CNGE sur la nécessité d’un espace dédié dans le cabinet, le nombre de consultations en autonomie, le débriefing quotidien des différentes situations rencontrées dans la journée. Mais rien n’a été acté dans la loi. En novembre dernier, nous avons démarré un nouveau travail avec le CNGE, avec pour objectif un document de propositions communes qui fixeront les conditions d’accueil et le nombre d’actes. L’idée sera de le retranscrire réglementairement pour homogénéiser la formation.
800 internes attendus en congrès dans la Drôme
Les vendredi 26 et samedi 27 janvier, plus de 800 internes participeront au 19e congrès de l’ISNAR-IMG au palais des Congrès Sud Rhône-Alpes, près de Valence, consacré à la médecine responsable et la santé durable.
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