Le talon d'Achille de M. Bush

Publié le 08/03/2001
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L E vice-président des Etats-Unis, Dick Cheney, a subi une intervention cardio-vasculaire, la cinquième en vingt-cinq ans. La Maison-Blanche indique que l'intervention n'avait pour but que de remédier aux complications consécutives à une angioplastie suivie de la pose d'un stent il y a trois mois. Le président George W. Bush a toutefois des raisons de s'inquiéter de la santé d'un collaborateur, à peine âgé de 60 ans, mais en mauvaise condition physique.

Car M. Cheney occupe une place centrale dans l'administration Bush. Il est le conseiller suprême du président pour les questions de sécurité et de diplomatie. C'est l'ancien secrétaire à la Défense du père de M. Bush. C'est l'homme sans lequel l'opération contre l'Irak, en 1991, n'aurait pas été montée, d'autant que Dick Cheney a dû, à l'époque, convaincre le général Colin Powell, aujourd'hui secrétaire d'Etat et alors commandant en chef interarmes, d'organiser le corps expéditionnaire américain et international. Colin Powell qui, depuis le jour de la victoire contre l'Irak, est considéré comme un héros par ses concitoyens, ne voulait pas intervenir. M. Cheney l'avait rappelé à ses devoirs de militaire : il n'entrait pas dans ses prérogatives de définir la politique américaine et il devait obéir aux ordres.
Aujourd'hui, en tant que vice-président, M. Cheney dispose d'une voix décisive au Sénat, dont les 100 sièges sont répartis à égalité entre républicains et démocrates. C'est donc lui qui fera adopter les projets de loi disputés.
M. Cheney est agacé par le tintamarre de la presse au sujet de sa santé. « Tout le monde a le droit de se reposer », a-t-il déclaré. Compte tenu de la fréquence (qui semble s'accélérer) des incidents cardiaques qui l'affectent, sa disponibilité risque d'être insuffisante. Or, visiblement, M. Bush compte sur lui pour maintenir le cap de ses orientations militaires et diplomatiques. L'état de santé de M. Cheney aurait dû convaincre M. Bush de choisir un autre candidat à la vice-présidence l'été dernier. Il n'est pas judicieux de confier à un homme malade les responsabilités nationales et internationales que le vice-président assume aujourd'hui.

R. L.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6873