J USQU'A présent, les travaux effectués sur le tremblement essentiel n'avaient pas retrouvé de « traces » corticales de ce trouble. Par conséquent, on plaçait son origine dans le thalamus, la partie inférieure de l'olive bulbaire et le cervelet. En revanche, dans le tremblement de repos du parkinsonien, une activité corticale sensori-motrice controlatérale est clairement mesurée à la fois à l'électroencéphalographie (EEG) et à la magnétoencéphalographie (MEG). Une explication de l'absence de « traces » corticales dans le tremblement essentiel vient d'être donnée par une étude allemande publiée cette semaine dans le « Lancet » : l'activité existe mais n'avait pas encore été détectée. L'équipe de Fribourg a mesuré une activité oscillatoire cohérente entre l'électromyogramme (EMG) et l'EEG chez cinq personnes porteuses d'un tremblement essentiel, à qui on demandait d'étendre le poignet pour sensibiliser le tremblement. Tous les candidats inclus dans l'étude n'ont pas obtenu de tels résultats, en particulier les six personnes présentant un tremblement physiologique exagéré. Pour les rapporteurs de l'étude, il est possible que ce résultat négatif résulte de signaux corticaux trop bas pour être mesurés à l'EEG et/ou de tremblements trop faibles, raisons pour lesquelles, entre autres, les études préalables avaient échoué dans cette démarche. Mais rien ne permet encore d'affirmer que le tremblement essentiel met en jeu le cortex, car on pourrait tout aussi bien imaginer une activité oscillatoire, née dans les noyaux gris et secondairement projetée sur le cortex.
Autre constatation intéressante de l'étude : il existe des similitudes importantes entre les signaux corticaux recueillis dans le tremblement de repos du parkinsonien et ceux du tremblement essentiel. La technique consistant à rechercher des analogies entre les enregistrements simultanés de l'EMG (extenseurs du poignet et fléchisseurs des doigts) et de l'EEG sera certainement d'un grand intérêt pour comprendre la physiopathologie de l'ensemble des tremblements.
Similitudes avec le tremblement parkinsonien
Le tremblement essentiel est un tremblement postural d'une fréquence de 5 à 10 Hz, prédominant aux membres supérieurs, à caractère familial et généralement amélioré par de petites quantités d'alcool. Malgré son caractère familier (prévalence de 1 à 2 %), on n'en connaît absolument pas les causes.
B. Hellwig et coll., « The Lancet », vol. 357, 17 février 2001, pp. 519-523.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature