A UX Etats-Unis, l'autorisation d'utiliser le vaccin antivaricelleux sans restriction aux sujets à haut risque a été donnée en 1995, à l'issue d'essais cliniques débutés en 1980. La preuve de l'efficacité de la vaccination était nette mais il restait à la confirmer dans des conditions cliniques bien réelles. En effet, les concentrations de virus présentes dans les vaccins des essais cliniques étaient supérieures à celles commercialisées (17 000 unités/dose, au lieu de 3 000 à 9 000 unités/dose), de même que le degré d'activité virale qui baisse progressivement au cours du temps, du fait de la thermolabilité du virus.
Pour valider définitivement l'intérêt de cette vaccination, l'équipe du Dr Marietta Vazquez, de l'université de Yale (Connecticut), a mené une étude cas-témoins appariée en fonction de l'âge et des pratiques pédiatriques (vaccination ou pas) pendant trois ans, de 1997 à 2000. Les enfants suspects de varicelle étaient étroitement surveillés avec des consultations au 3e, 4e et 5e jour de la maladie, cotation du degré de sévérité des symptômes et prélèvements cutanés pour effectuer une recherche du virus varicelle-zona en PCR.
243 avaient une PCR positive
Au total, 330 enfants disposant de l'ensemble des données requises par la méthodologie de l'étude ont été retenus (sur 461 cas de varicelles suspectées) dont 243 avaient une PCR positive. Parmi les 56 enfants vaccinés qui ont fait le maladie, 86 % avaient une forme modérée (48 % chez les non-vaccinés). Les enfants non vaccinés étaient significativement plus nombreux à avoir eu une forme plus grave de varicelle avec fièvre et nécessité de recourir aux antipyrétiques. Le vaccin a été estimé efficace à 85 % pour prévenir la maladie et à 95 % pour en diminuer les symptômes.
Dans son éditorial, le Dr Arwin (Stanford, Californie) s'interroge sur les effets en termes de santé publique d'une vaccination contre la varicelle élargie à tous les enfants. « Cela peut paraître superflu de vacciner tous les enfants contre la varicelle, mais en l'absence de vaccination, on peut estimer que 100 % d'entre eux feront la maladie (4 millions de petits Américains par an) dont 5/1 000 seront hospitalisés et 0,7/100 000 âgés de 1 à 4 ans décéderont. La vaccination pourrait d'autant plus réduire la morbidité que le pic de prévalence s'est déplacé vers des âges plus précoces (préscolaires) et qu'il existe souvent une coïnfection avec des streptocoques A invasifs. Les populations à haut niveau de vaccination devraient voir décliner la varicelle et secondairement le zona chez les personnes âgées, par rupture du cycle de transmission du virus. La question de la durée de la protection induite par le vaccin demeure. Une publication fait état d'une disparition des anticorps chez 5 % des patients, alors qu'une autre retrouve une forte protection vingt ans après la vaccination, au Japon. Les contacts répétés avec la souche sauvage, même en l'absence d'épidémie, sont certainement un facteur d'entretien de l'immunité, mais une vaccination de rappel sera peut-être à envisager. »
Le vaccin vivant atténué contre la varicelle est actuellement le seul vaccin destiné à la prévention d'une infection à Herpès virus chez l'homme. Sa fabrication à partir de la souche Oka revient aux Japonais dès le début des années soixante-dix. Ce même vaccin est aujourd'hui utilisé dans un grand nombre de pays où il est réservé aux personnes à risque d'infection sévère.
« New England Journal of Medicine », vol. 344, n° 13, 29 mars 2001 + éditorial.
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