Plateforme, covoiturage et coordination

Le virage des transports sanitaires

Publié le 14/11/2013
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Crédit photo : S TOUBON

LES FÉDÉRATIONS nationales des transporteurs sanitaires ont tenu leur 16université nationale à Toulouse. La profession a débattu à cette occasion des expérimentations de terrain réussies. Jean-Claude Maksymiuk, président de la Fédération nationale des artisans ambulanciers (FNAA), a rappelé l’importance du secteur dans le système de santé : « En 2012, 5,1 millions de patients ont utilisé des transports sanitaires en France et 68 millions de trajets ont été effectués ». Mais à l’heure des grandes économies, la profession est montrée du doigt. Selon un récent rapport de la Cour des comptes, l’assurance-maladie consacre 1,9 milliard d’euros par an aux transports sanitaires. « Le taux de croissance important de notre profession d’une année sur l’autre nous est reproché, mais ceci est lié aux politiques gouvernementales », estime Thierry Schifano, le président de la Fédération nationale des transports sanitaires (FNTS), qui souligne toutefois que plusieurs pistes d’amélioration sont à l’étude. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), actuellement en examen au Sénat, prévoit d’ailleurs l’expérimentation de nouvelles modalités d’organisation et de régulation des transports à compter du 1er janvier 2014 et pendant trois ans par des établissements de santé volontaires.

Des ARS prennent le volant.

Pendant les deux journées de réflexion, les acteurs ont présenté les expérimentations qui ont déjà fait leurs preuves dans plusieurs territoires. C’est le cas à Nîmes grâce à une plateforme mise en place au sein du CHRU. Point d’attente pour les ambulanciers au sein de l’hôpital, cette plateforme facilite la prise en charge des malades et garantit la traçabilité des trajets. Elle a surtout permis de mettre en place le transport partagé. Un bon point à l’heure où le taux d’occupation des véhicules sanitaires n’est que de 45 % au niveau national ! Le parcours du patient devrait bientôt être fluidifié dans le CHRU de Nîmes. Des régulateurs et coordinateurs de patients interviendront pour améliorer la prise en charge des sorties.

En Ariège, la profession a plutôt décidé de miser sur le regroupement. « Chez nous, cinq entreprises de transport sanitaire ont créé une plateforme privée. En nous fédérant, nous parvenons à couvrir tous les centres hospitaliers du département en faisant du covoiturage », explique Jean-Bernard Fournier, le président du syndicat des ambulanciers de l’Ariège.

Plusieurs agences régionales de santé ont pris le problème à bras-le-corps et jouent aujourd’hui les chefs d’orchestre. C’est le cas en Languedoc-Roussillon ou en Poitou-Charentes où une plateforme régionale des transports sanitaires verra le jour en fin d’année. « Nous servons à mettre de l’huile dans les rouages, car sur le terrain, certains freins persistent or c’est bien le parcours de soin du patient qu’il faut avant tout optimiser », a rappelé François-Emmanuel Blanc le directeur général de l’ARS de Poitou-Charentes.

ØBÉATRICE GIRARD

Source : Le Quotidien du Médecin: 9280