Le tribunal correctionnel de Paris dira ce mardi qui, du médecin ou de l'esthéticienne, peut pratiquer l'épilation à la lumière pulsée, un soin considéré comme relevant de la médecine, selon deux décisions de justice datant de 2014 (à Lorient, à Orléans et Blois).
Plusieurs syndicats de professionnels de la santé avaient attaqué en janvier des enseignes et franchises d'esthétique (International Esthétique, Depil Tech, Sunso...) pour « exercice illégal de la médecine ».
Me Alexandre Varaut, représentant de syndicats de médecins et de la SARL Docteur Debray, s'était demandé ce qu'on ferait « lorsqu'on aura un œil ou un sexe brûlé ? », jugeant « illicite de pratiquer l'épilation par lumière pulsée quand on n'est pas médecin ».
« Fournir les moyens de commettre une infraction c'est se rendre coupable », avait martelé l'avocat, rompu aux affaires liées à l'épilation définitive.
Conflit d'intérêts ?
La pratique de l'épilation est encadrée par un arrêté de 1962 qui prévoit que « tout mode d’épilation est un acte médical, sauf l'épilation à la pince ou à la cire ».
Depuis plusieurs années, nombre de centres de beauté ont développé une offre d'épilation à la lumière pulsée, méthode connue pour freiner la repousse du poil à moyen, voire long terme, et couramment utilisée par quelque 30 000 instituts en France.
L'un des avocats de la défense, Me David Simhon, avait dénoncé « un procès politique initié par un médecin, président d'un syndicat médical, contre d'autres qui sont eux présidents de syndicats dans l'esthétique ».
Affirmant que la société plaignante avait un chiffre d'affaires de plus de 3 millions d'euros, il avait estimé qu'il ne s'agissait « pas de défendre la santé publique mais un intérêt économique », voire « un monopole ».
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