L E premier sondage réalisé après les élections sur la politique de santé aux Etats-Unis montre que les Américains ne jugent pas utile de créer une assurance-maladie universelle telle qu'elle existe dans les pays d'Europe les plus avancés.
Le sondage, réalisé en décembre sur un échantillon de 1 415 adultes dont 1 052 déclarent avoir voté, a été publié par Kaiser Family Foundation et Harvard School of Public Health. Il indique que la préférence des personnes interrogées va à une réforme modeste. Ce qui n'empêche pas une forte majorité de souhaiter l'extension de l'assurance-maladie à ceux qui n'en ont pas et l'instauration d'une charte des patients, l'un des projets de l'ex-président Clinton.
Près de 75 % des personnes interrogées se prononcent pour l'accès direct au spécialiste, et le droit du patient de poursuivre une HMO (Health Maintenance Organization) ou une compagnie d'assurance-maladie, s'il constate une carence dans les soins prodigués ou dans leur financement.
Mais 32 % seulement retiennent une réforme qui permettrait à tous les Américains de bénéficier d'une assurance-maladie et qui serait financée par un prélèvement obligatoire sur les revenus. Plus de 70 % des personnes interrogées réclament un financement fédéral pour les soins entraînés par les maladies graves (cancer, SIDA, Alzheimer) et une augmentation des fonds fédéraux pour les programmes Medicare (soins aux personnes âgées) et Medicaid (soins aux indigents).
Bob Blendon, un spécialiste des sondages sur la santé publique, déclare au « Quotidien » que « si les gens n'ont pas du tout envie d'une vaste et coûteuse réforme, ils placent la santé en troisième priorité (après l'éducation, thème cher à George W. Bush, et la retraite) et ne voient pas d'inconvénient à ce que l'administration dépense des sommes considérables pour améliorer le système de soins. De sorte que, si la nouvelle administration ne fait rien dans ce domaine, elle sera sévèrement jugée ».
D'autres résultats du sondage :
• 56 % sont en faveur des idées démocrates sur la réforme de Medicare, et notamment la prise en charge par le gouvernement des médicaments pour les personnes âgées ;
• mais 61 % approuvent les idées républicaines en ce qui concerne Medicare, notamment la mise en concurrence du programme avec les assurances-maladie privées ;
• sur les Américains privés d'assurance, les personnes interrogées sont partagées (50/50) : la moitié veut que le gouvernement accorde aux non-assurés un crédit d'impôt pour qu'ils puissent payer leur assurance (idée républicaine) ; l'autre moitié préfère l'extension des programmes fédéraux déjà existants (Medicaid, Children's Health Insurance Program).
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