Pour réduire le risque de comorbidité

Les approches cognitivo-comportementales, une option dans l’insomnie

Publié le 25/01/2012
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« IL EST NÉCESSAIRE de s’assurer que les patients sont pris en charge conformément aux recommandations cliniques qui comprennent des techniques non médicamenteuses, plutôt qu’avec des produits prescrits dans une indication erronée », soulignent les auteurs d’une revue de la littérature portant sur ce thème dans The Lancet.

Près de 25 % des adultes ont une plainte concernant leur sommeil (durée ou qualité) indépendamment d’une comorbidité et 6 à 10 % réunissent les critères de définition de l’insomnie primaire du DSM-IV.

Une prévalence élevée de comorbidité est rapportée par différentes études (cf encadré).

« Les études longitudinales suggèrent que l’insomnie constitue un facteur de risque de troubles psychiatriques : dépression, anxiété, abus de substances toxiques. Tous les patients souffrant d’insomnie chronique devraient avoir un examen pour dépister des troubles psychiatriques. »

Les facteurs contributifs sont multiples. Certains augmentent la vulnérabilité à l’insomnie ; par exemple, l’âge, le sexe, l’hypervigilance, une personnalité à tendance anxieuse. Mais il y a aussi des facteurs familiaux et même génétiques (présence d’un allèle court du gène du transporteur de la sérotonine) identifiés.

Les mécanismes physiopathologiques sont imparfaitement élucidés. On a trouvé une augmentation de l’activation du système nerveux autonome.

Pour la prise en charge, aux États-Unis, les experts ont conclu à l’utilité de seulement deux modalités de traitement : les médicaments agonistes des récepteurs aux benzodiazépines et les traitements cognitivo-comportementaux (TCC).

Des interventions multimodales.

Les TCC pour l’insomnie consistent en des thérapies brèves, axées sur le sommeil, avec des interventions multimodales qui incluent des approches psychologiques et comportementales : contrôle des stimuli, stratégies de relaxation, éducation sur l’hygiène du sommeil. Les études cliniques ont montré que les interventions comportementales visent à optimiser le temps passé au lit, et sont efficaces pour améliorer la continuité du sommeil, alors que les stratégies cognitives permettent de réduire la détresse psychologique en agissant sur les représentations (croyances ou pensées) erronées.

« Les TCC apportent des améliorations du sommeil qui se maintiennent au cours du temps et ce traitement est accepté par les patients. Bien que les TCC ne soient pas dispensées dans toutes les structures cliniques, l’accès et la délivrance de ces thérapies devraient être facilités en s’aidant de méthodes innovantes, telles que les consultations au téléphone, les thérapies de groupe et les groupes d’entraide (self-help). »

La combinaison des TCC et des médicaments permet d’optimiser la prise en charge, mais il y a peu d’études visant à faire cette démonstration, déplorent les auteurs.

The Lancet, 20 janvier 2012. Doi : 10.1016/S0140-6736(11)60750-2

Dr BÉATRICE VUAILLE
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9072