PRATIQUE
• Expliquer le caractère inflammatoire
Il importe en tout premier lieu d'expliquer aux patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) le caractère inflammatoire (douleurs et gonflements articulaires de rythme inflammatoire) de leur affection, ainsi que son évolution malheureusement chronique, et ce dans le but d'obtenir un meilleur suivi et une meilleure adhérence au traitement. En effet, de ce traitement adapté et d'une prise en charge précoce dépend un meilleur pronostic.
• Natation
En ce qui concerne les activités physiques autorisées, il n'existe pas de réponse stéréotypée face aux questions que peut se poser le patient. Lui-même doit apprendre à doser ses efforts. Si l'activité physique est bien supportée, en dehors d'une période de crise ou de poussée inflammatoire, le patient peut l'exercer, et il est même utile de l'encourager à garder une certaine activité physique afin d'entretenir la musculature, facteur de protection articulaire. Si certaines activités doivent être privilégiées (natation), d'autres, physiquement trop contraignantes, sont au contraire à réduire.
• Le signal douleur
C'est en réalité le symptôme « douleur » qui est le signal d'alarme indiquant la nécessité de réduire l'activité physique. Afin de favoriser le renforcement musculaire et de faciliter le dérouillage de l'articulation, la kinésithérapie est très utile ; mais là aussi, la douleur est le signal d'alarme d'une activité physique trop intense non adaptée.
• Emploi sollicitant une articulation atteinte
Pour les patients exerçant un travail manuel ou sollicitant une articulation atteinte de manière répétitive, dès la découverte de la maladie, il importe d'anticiper et d'envisager un reclassement professionnel afin d'éviter d'aboutir à une situation « bloquée » des années plus tard.
• Lutter contre le surpoids
Il sera utile de donner aux patients des règles diététiques afin d'éviter l'obésité et de lutter contre le surpoids. Le régime sans sel est nécessaire lorsque le patient a une corticothérapie supérieure ou égale à 10 mg/jour.
• Prise en charge sociale
Sur un plan social, une prise en charge à 100 % doit être demandée. Un reclassement professionnel, une mise en invalidité, un maintien à domicile, voire l'ouverture d'un dossier COTOREP sont à envisager en fonction de l'évolution. En effet, l'expérience montre que la prise en charge sociale est souvent faite trop tardivement et de manière insuffisante.
• Consultations multidisciplinaires
Enfin, les consultations multidisciplinaires (rhumatologue, chirurgien si besoin, ergothérapeute, diététicienne, pédicure, podologue, assistante sociale, psychologue) sont particulièrement utiles et intéressantes.
• L'expérience de Corbeil
Le service de rhumatologie de l'hôpital Gilles de Corbeil organise une fois par an une journée d'enseignement destinée aux patients ; tous les mercredis, trois à quatre patients hospitalisés en hôpital de jour bénéficient de conseils pratiques donnés par les représentants des différentes disciplines concernées par la PR ; une fois par mois, un enseignement est dispensé sur la maladie et ses traitements par des médecins, surveillantes et infirmières. Très prochainement, un travail en réseau avec les médecins traitants devrait être mis en route.
D'après un entretien avec le Dr Hilliquin (service de rhumatologie, hôpital de Corbeil).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature