RES de cinq millions de personnes, soit 8 % de la population française, bénéficiaient de la protection complémentaire de la couverture maladie universelle (CMU) au 31 décembre 2000, dont 961 000 étaient également affiliées à la couverture de base, indique une étude du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1).
Le bilan de la première année de mise en uvre de ce dispositif laisse apparaître pour l'instant des chiffres inférieurs aux estimations. Sur 1,1 million de personnes affiliées à la couverture de base de la CMU, 114 000 ne bénéficiaient d'aucune couverture maladie auparavant, alors que le ministère avait estimé à 150 000 le nombre de personnes supplémentaires qui pourraient en bénéficier. Quant aux coûts entraînés par la protection complémentaire de la CMU, ils se sont élevés à 5,7 milliards de francs et sont donc bien inférieurs aux estimations du gouvernement qui avait tablé sur 9 milliards de francs de dépenses pour 6 millions de personnes couvertes en année pleine (1 500 F par bénéficiaire en moyenne).
Le bilan statistique réalisé par le ministère précise toutefois que « la montée en charge du dispositif n'est sans doute pas achevée », dans la mesure où le renouvellement des droits à la CMU des anciens bénéficiaires de l'aide médicale, basculés automatiquement dans le nouveau dispositif, n'est toujours pas intervenu.
Par ailleurs, la structure des dépenses des bénéficiaires de la CMU peut encore évoluer.
Un dispositif pas encore stabilisé
En effet « les dépenses liquidées (au titre de la CMU complémentaire - NDLR) ont connu une montée en charge importante en cours d'année, dans la proportion de 1 à 6 de janvier à décembre », insistent les auteurs de l'étude en révélant que 1,2 milliard de francs de dépenses ont été enregistrés uniquement sur les deux derniers mois de l'année.
D'abord orientée sur des soins de premiers recours (consultations médicales, médicaments), la structure de ces dépenses s'est profondément modifiée au cours de l'année pour s'orienter vers des soins plus coûteux, comme les soins dentaires ou les matériels médicaux.
Les médicaments, qui représentaient 79 % des dépenses au mois de janvier, n'en représentaient plus que 32 % au mois de décembre.
Parallèlement, le poids des autres postes de dépenses de ville a progressé. C'est notamment le cas des honoraires médicaux qui sont passés de 13 à 21 % et des soins dentaires, passés de 1 à 11 % entre le début et la fin de l'année. Une évolution normale qui correspond à la mise en place progressive de la CMU complémentaire. Néanmoins, l'étude note qu'une certaine stabilisation dans la structure de ces dépenses est apparue au terme des quatre premiers mois : environ 35 % consacrés aux médicaments, 23 % aux honoraires médicaux, 11 % aux soins dentaires et 4 % pour les matériels médicaux. Constatant que la part des soins dentaires et des matériels médicaux est inférieure à celle observée pour le reste de la population protégée par une assurance complémentaire, l'étude se garde bien de tirer des conclusions, « dans la mesure où le dispositif n'est pas encore stabilisé et où les comportements de recours des bénéficiaires pourront évoluer dans le temps ».
(1)« Etudes et résultats », n° 107, direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques.
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