Brève

Les fauves

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Publié le 16/05/2019
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Crédit photo : Crédit : Alain Willaume

La sauvagerie n'est pas toujours ce que l'on croit. Un texte lorsqu'un auteur lâche la bride et s'autorise toutes les embardées possibles se révèle alors incontrôlable. C'est le sort de la dernière création de Wajdi Mouawad, directeur du théâtre national de la Colline. Dans cette histoire familiale, tous les rebondissements sont permis, y compris les plus invraisemblables depuis l'inceste jusqu'au suicide ou le meurtre. Et encore, on ne révèle pas tout. Tout commence après la séquence d'un film joué sur scène par la lecture d'un testament chez un notaire. Un fils, réalisateur de cinéma, vient de perdre sa mère. Et ce qu'il avait imaginé dans son film se révélera bien inférieur à la réalité, bien que le retour du refoulé soit le principal combustible de la création. Comme de plus, le découpage de la pièce reposant sur la première partie pour "faire cinéma" par des scènes rejouées, augmentées à chaque fois d'un bout de texte, l'exaspération guette les spectateurs. Bref les quatre heures du spectacle auraient pu être raccourcies. Pour autant, ce feuilleton inspiré par tous les mélodrames du XIXe siècle ne se réduit pas à un pensum indigeste. Après le triomphe mérité de Tous des oiseaux, on espérait un nouveau chef-d’œuvre. On en est loin. Reste un spectacle bouffi par l'ambition et un certain hubris mais qui n'est pas déshonorant. Et remporte un vrai succès auprès des spectateurs les plus jeunes ravis par l'expérience.   

 

Les Fauves, texte et mise en scène Wajdi Mouawad, la Colline théâtre national, jusqu'au 21 juin 2019.


Source : lequotidiendumedecin.fr