L ES budgets dévolus en 2001 aux hôpitaux franciliens sont « insuffisants ». Ce constat a été fait à la fin du mois de janvier, dans une lettre envoyée à tous les conseils d'administration des établissements concernés, par le président de l'Union hospitalière de la région Ile-de-France (UHRIF, qui représente les hôpitaux franciliens publics, hors AP-HP - Assistance publique-Hôpitaux de Paris), le député maire (PS) de Dourdan, Yves Tavernier.
Alors que le taux d'évolution des budgets de tous les hôpitaux de la région parisienne a été fixé pour 2001 à 1,97 % (1,81 % pour les établissements de l'AP-HP et 1,31 % pour les autres, l'agence régionale de l'hospitalisation ne distribuant pas l'intégralité des crédits en début d'année), le président de l'UHRIF accuse. « La quasi-totalité des grands centres hospitaliers d'Ile-de-France, s'insurge-t-il, disposeront en 2001 d'un budget négatif ou très légèrement supérieur à zéro pour la reconduction de leurs moyens. » Chiffres à l'appui - les budgets 2001 des hôpitaux parisiens Sainte-Anne, Saint-Joseph, du centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy, des hôpitaux d'Aulnay-sous-Bois, de Villeneuve-Saint-Georges, de Montreuil, de Montfermeil-le-Raincy seraient en diminution par rapport à leurs budgets 2000 - il détaille les conséquences de cette situation.
De graves conséquences?
« Pour la première fois depuis cinq ans »,
explique-t-il tout d'abord, les hôpitaux franciliens
« ne pourront honorer »ni les revalorisations salariales prévues pour la fonction publique hospitalière, ni le GVT (glissement vieillesse technicité, qui recouvre les avancées dans les carrières des agents), ni les effets reports de toutes les mesures catégorielles prises par le gouvernement en 2000. Seconde conséquence : tous les hôpitaux vont devoir choisir. Soit ils réduisent leurs effectifs
« de 1,5 à 2,5 % »(ce qui équivaut au
« gel de 20 à 50 emplois »par établissement). Soit ils suppriment des activités. Soit ils laissent filer les déficits, reportent
« les charges d'un exercice sur l'autre, ce qui ne peut être admis en saine gestion des finances publiques ».
Une crise annoncée
Yves Tavernier évoque pudiquement l' « impact technique et social problématique » de chacune de ces solutions. Il rappelle aussi que la « crise annoncée » interviendra alors que les hôpitaux de la région parisienne se serrent la ceinture depuis cinq ans. Cinq années au terme desquels « les responsables et les administrateurs des hôpitaux franciliens ont (déjà) réalisé les économies » les plus faciles à mettre en uvre (non-remplacement des agents absents et gels d'emplois, restructurations internes, « mise en cause des avantages acquis », renégociation des marchés).
La bouteille à la mer de
Jean-Rostand
« SOS, aidez-nous. »Le message est on ne peut plus clair. Il est adressé, sous forme de lettre ouverte, par le service de gynécologie-obstétrique et de reproduction humaine de l'hôpital Jean-Rostand (Sèvres, Hauts-de-Seine) à la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou. « Vous avez voulu rééquilibrer les systèmes de santé de Paris - Ile-de-France, et de province, votre but était louable, mais les hôpitaux d'Ile-de-France sont désormais à genoux (...) Malgré les efforts de l'ensemble du personnel médical et non médical, nous sommes désormais sur le fil du rasoir et la sécurité est parfois limite (...) Desserrez les budgets, sinon, le système de santé en Ile-de-France va mourir. »
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