C OMME 29 autres pays d'Europe, la France a participé en 1999 à l'enquête ESPAD (European School survey Project on Alcohol and other Drugs), menée auprès de quelque 95 000 élèves âgés de 16 ans. L'étude a été réalisée sous la direction scientifique de Marie Choquet et Sylvie Ledoux (unité INSERM 472, épidémiologie et biostatistique), en partenariat avec l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies et l'Education nationale, dans le cadre de l'observation permanente de la population générale, qui comprend aussi les enquêtes menées auprès de l'ensemble des 17-19 ans (ESCAPAD 2000) et des 12-75 ans (baromètre santé 2000 du CFES). 12 113 jeunes de 14 à 19 ans ont répondu à un autoquestionnaire et les réponses des 2 284 jeunes nés en 1983 ont été utilisées pour les comparaisons européennes. Les résultats sont rendus publics à l'occasion d'une conférence ministérielle organisée à Stockholm sur les jeunes et l'alcool (« le Quotidien » d'hier).
Les jeunes Français fument plus que la moyenne de leurs congénères européens : 72 % des Français contre 69 % des Européens ont fumé au moins une cigarette au cours de leur vie, 44 % contre 37 % ont fumé au cours des 30 derniers jours et 31 % fument quotidiennement. Dans 11 pays sur 30, dont la France, les filles sont plus fumeuses que les garçons. Les Français sont aussi nettement plus nombreux à avoir essayé le cannabis (35 % contre 16 %) et 12 % en ont consommé dix fois ou plus par an. Dans presque tous les pays, les garçons ont plus souvent que les filles expérimenté le joint de cannabis.
En revanche, les Français sont en dessous de la moyenne en ce qui concerne l'alcool et surtout l'ivresse. Il est vrai qu'en la matière les pays du Nord et les Britanniques sont difficiles à dépasser. 83 % des Européens ont bu de l'alcool et 52 % ont été ivres au moins une fois durant les douze derniers mois, proportions qui tombent à 77 % et 36 % chez les jeunes Français.
Enfin, les Français se situent dans la moyenne pour les substances illicites autres que le cannabis : 5 % en ont expérimenté (3 % de l'ecstasy), contre 6 % des Européens et 12 % des Britanniques.
Des proportions qui, dans tous les cas, peuvent être considérées comme inquiétantes. D'autant que, entre 1995 et 1999, la consommation de tabac a augmenté dans 11 pays, la consommation d'alcool dans 12 pays et la consommation de cannabis dans 14 pays (sur 20, dans lesquels on disposait de chiffres pour cette période).
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