P OUR des raisons inconnues, le câble a déraillé et s'est impacté violemment dans la neige en blessant dans sa course au sol deux personnes. Le Dr Pierre Herrmann, médecin de Vars, arrivé sur les lieux huit minutes après l'accident grâce à l'hélicoptère de la station (SAF), a constaté la présence de deux blessés, l'un en arrêt cardio-circulatoire en cours de massage cardiaque par les pisteurs-secouristes, l'autre, dont la jambe fracturée était coincée sous le câble.
L'accident s'est déroulé sur une crête à 2 800 mètres d'altitude par grand vent (blizzard). « Dans ces conditions, la prise en charge des blessés doit être d'autant plus rapide, les perfusions ont été changées trois fois malgré l'équipement spécialisé, car elles gelaient. La sédation du blessé coincé sous le câble a été une priorité, car le dégagement pouvait ne pas être immédiat. Il fallait par ailleurs envisager un crash syndrome au moment du levage de câble. » L'autre blessé a été intubé-ventilé après réapparition d'un rythme cardiaque avec l'aide du médecin de la station voisine acheminé par l'hélicoptère du SAF. Les hélicoptères du SAMU et de la gendarmerie, rapidement arrivés en renfort sur les lieux, ont été contraints de se poser sur le bas des pistes en raison des conditions météorologiques. Le levage du câble a pu se faire trente minutes après l'accident avec la mobilisation de 18 personnes, évitant une rhabdomyolyse chez le blessé.
Prévenir le suraccident
Le jeune homme le plus grièvement blessé, évacué vers un CHU, est décédé dans la nuit de fractures de côtes multiples avec hémothorax. L'autre souffre d'une double fracture tibia-péroné. « Ce type d'accident de téléski a déjà eu lieu, explique encore le Dr Herrmann, il pose le problème de la prévention du suraccident. Après le déraillement, le mécanisme de sécurité sur la ligne du téléski a bien fonctionné, mais une potence peut toujours se décrocher au moment du levage du câble. Il faut aussi vérifier qu'il n'y a pas d'autres personnes impliquées dans l'accident le long de la ligne. Enfin, il faut assurer la sécurité du vol des hélicoptères. Durant le sauvetage de l'avalanche des Orres en 1999, les nombreux hélicoptères présents sur les lieux posaient en eux-mêmes un problème de sécurité .» Une enquête est en cours pour connaître les circonstances exactes de l'accident.
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