Les médecins franciliens se convertissent à la prise de rendez-vous en ligne mais se méfient de la concentration du secteur

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Publié le 22/03/2019
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Crédit photo : PHANIE

Les plateformes de rendez-vous en ligne ont la cote chez les patients autant que chez les praticiens d'Ile-de-France. Près de deux tiers des Franciliens (62 %) en font usage, rapporte une enquête* des médecins libéraux de l'Union régionale de professionnels de santé (URPS) d'Ile-de-France.

Doctolib est utilisé par 79 % des Français utilisateurs des plateformes de prise de rendez-vous en ligne, devant MonDocteur (21 %), rachetée par Doctolib en 2018. Suivent Allodocteur (10 %) et Rdvmedicaux.com (7 %).

77 % des sondés ont recours à une plateforme pour consulter un médecin spécialiste, que 68 % connaissent d'un rendez-vous précédent. 65 % consultent ainsi un généraliste, 82 % ayant déjà vu le praticien sélectionné.

Côté médecins, le secrétariat téléphonique reste le premier moyen de planifier une consultation (80 %), devant la plateforme de rendez-vous (66 %) et la ligne téléphonique directe (34 %). Seuls 6 % des praticiens interrogés utilisent exclusivement un dispositif en ligne. Comme pour les patients, l'usage de Doctolib est largement plébiscité (76 %). La part de rendez-vous pris en ligne constitue 44 % de l'agenda des médecins.

Les plateformes permettent une meilleure gestion des rendez-vous (41 %), une meilleure accessibilité (40 %) aux soins et de la souplesse dans les horaires (24 %). 

Toutefois, 23 % des praticiens utilisateurs estiment qu'elles peuvent avoir un impact négatif sur la pratique médicale (nomadisme médical, concurrence entre praticiens, pas de filtrage des nouveaux patients) et sur la gestion des rendez-vous (lapins, créneaux pris d'assaut pénalisent les patients habituels, etc.).

L'une des grandes attentes pour plus de la moitié des médecins libéraux interrogés réside dans la synchronisation des plateformes de rendez-vous avec leurs logiciels métiers et le secrétariat.

Maîtrise de son agenda

Deux tiers des médecins franciliens qui n'utilisent pas les plateformes de prise de rendez-vous en ligne justifient leur rejet par la crainte de perdre la maîtrise de leur agenda. 49 % préfèrent utiliser le téléphone pour déterminer le degré d'urgence et 35 % ne ressentent tout simplement pas le besoin de contractualiser avec un des 24 éditeurs fournisseurs de solutions. 

Les réticences des médecins de terrain font écho à celles de l'URPS, qui s'inquiète de la « concentration préoccupante » du marché depuis la fusion des deux leaders Doctolib et MonDocteur.

L'URPS est également soucieuse du respect de la confidentialité des données médicales et de leur exploitation à des fins commerciales. Afin d'apporter plus de transparence sur un marché très dynamique, elle propose aux médecins des fiches synthétiques sur 18 des 24 éditeurs du marché. On y retrouve notamment leurs fonctionnalités (prise de rendez-vous, téléconsultation, télé-expertise, télé-secrétariat, etc.), les services complémentaires et les tarifs. 15 des 18 plateformes passées au crible ont signé en 2018 la charte de bonnes pratiques de l'organisation francilienne. 

* 1 000 patients ont été interrogés en ligne ou par téléphone par l'IFOP entre le 25 octobre et le 8 novembre. 710 médecins adhérents de l'URPS Ile-de-France ont été interrogés uniquement en ligne entre le 25 octobre et le 13 novembre.


Source : lequotidiendumedecin.fr