Les montagnes de feu

Publié le 21/02/2001

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TOURISME

A Java Est, le joyau de la région est incontestablement le Kawah Ijen (2 400 m), impressionnant cratère servant d'écrin à un lac turquoise que l'on découvre après une ascension matinale. Au-dessus de ce lac sulfureux dansent d'épaisses volutes de vapeur ; un coup de vent chasse les fumerolles le long des parois abruptes ; que se passe-t-il en bas, tout en bas ? Des hommes gros comme des fourmis s'agitent. Du bord du cratère, on peut descendre en 20 mn jusqu'au dépôt de soufre et au lac fumant par un sentier glissant et gravillonné. Il faudra le double de temps pour remonter. Vers le bas, les fumerolles peuvent être oppressantes, le vent rabat les nuages de soufre qui piquent la gorge et brûlent les poumons. C'est là que prend toute sa signification le nom de Gunung Api, volcan en Bahasa Indonesia, mot à mot « montagne de feu ».

Tout au long du chemin, des hommes épais comme des haricots verts parcourent deux fois par jour 3,5 km de dénivelé, chargés comme des baudets de 100 kg de soufre dans deux paniers en bambous de chaque côté d'un balancier, parfois pieds nus dans cette nature hostile. Grâce à ces 150 porteurs, le gisement produit près de 12 tonnes par jour, extraites du fond du cratère. Le soufre est payé à ces bêtes de somme 8 000 Rp les 40 kg et revendu 50 000 par la société qui exploite le site. Il servira à blanchir le sucre, à fabriquer des engrais et des produits pour la peau.
Jaune du soufre sur les peaux cuivrées, ruisselantes, qui se découpe à contre-jour sur un ciel bleu sans plis...

Une nature sauvage

Le vert de la chlorophylle succède à l'or du souffre. La route qui mène au parc national de Meru Betiri sillonne parmi de vastes bouquets de forêts et de plantations de café, de cacao, de poivre et d'hévéas. Une fois quitté ce ruban asphalté, les plantations et les villages,il faut emprunter un camion à quatre roues motrices pour s'enfoncer dans ce parc national de 56 000 ha, dernier repaire des tigres de Java. Il est peu visité, en raison de sa difficulté d'accès. On est seul au monde dans cette forêt dense et raisonnante de mille bruits d'animaux invisibles. La nuit tombe et seuls les phares du camion rattachent à la civilisation. Sur la piste abrupte, le changement de régime du monstre à quatre roues déclenche l'envol d'une colonie d'énormes roussettes.
Dans le silence, les imaginations se débrident. On scrute la route au cas où une panthère noire, un lynx ou bien un léopard traverseraient ce halo de lumière.
Quatre heures plus tard, de cahots en cahots, on atteint enfin la guest house ; après le dîner, en compagnie de deux rangers armés d'un bâton, l'exploration se poursuit pour atteindre le clou de ce périple aventureux : la plage protégée de Sukalade (la plage aux tortues). Étendue de sable de 3 km où quatre sortes de tortues viennent pondre leurs ufs. Des tortues luth géantes, on ne voit le plus souvent, hélas, que d'énormes traces dans le sable.

Le repos balinais

Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, des ferries, dans un ballet incessant, font la navette entre Ketapang et Java pour atteindre en 40 mn Gilimanuk à Bali. Pour se reposer de la grande aventure javanaise, l'idéal est de passer quelques jours à Bali. Les hôtels, qu'ils soient au bord des plages ou nichés au cur des rizières en espalier, sont de toute beauté. Ce sont, en majorité, des bungalows joliment construits dans des matériaux du pays et décorés avec un goût exquis. Bali reste une destination magique qui n'a en aucun cas perdu de son charme et de son exotisme.
On choisira le Pansea Bali, grand confort et grand charme, sur la superbe plage de sable blanc de Jimbaran. Ou bien le Mimpi Menjangan Resort, situé dans le parc national marin de Menjangan à l'ouest de Bali.
Ou encore le Puri Lumbung Cottage, loin de tout, au milieu des vertes rizières et des plantations de girofliers et caféiers, à Munduk, où l'on fabrique les instruments de musique qui composent le Gamelan traditionnel balinais.

Pour partir

TRANSPORTS
Vols Paris/Jakarta par Singapour Airlines à partir de 6 050 F A/R.
Rens. 01.53.65.79.01.
FORMALITES
Passeport valable encore 6 mois après la date de retour.
SANTE
Aucune vaccination n'est obligatoire.
CLIMAT
Saison sèche de mai à octobre, idéale pour s'y rendre. Situées près de l'équateur, Java et Bali jouissent d'un climat chaud toute l'année, entre 27 °C et 30 °C, la mer entre 26 °C et 29 °C.
MONNAIE
La roupie indonésienne. Les cartes de crédit ne sont acceptées que dans les grands hôtels. Prévoir de petites coupures en dollars américains.
SEJOURS
Asia, spécialiste du voyage individuel en Asie, propose un séjour sur mesure à Java-Est et Bali, de 10 jours/7 nuits à partir de 12 430 F Paris/Paris en chambre double (sur la base de 2 personnes).
LIRE
« Indonésie », Guide Olizane.
RENSEIGNEMENTS
- Ambassade d'Indonésie (Service d'information) 47, rue Cortambert, 75116 Paris, tél. 01.45.03.07.60.
- Asia, 1, rue Dante, 75005 Paris. Tél. 01.44.41.50.10. www.asia.fr et Minitel 3615 ASIA. Brochures Asia « Toute l'Asie ». Dans les agences et à Quotidien Voyages, tél. 01.53.63.84.40.