« Les NACO, une alternative utile »

« Je conçois davantage ces produits comme une alternative utile que comme une révolution. Avec ces molécules, il n’y a plus la surveillance contraignante des INR. Or les AVK restent la première cause de iatrogénie. L’enthousiasme doit être tempéré par le fait que les essais cliniques n’ont pas été réalisés complètement en aveugle, ce qui surestime peut être le bénéfice de ces nouveaux anticoagulants. De plus, ils ont inclus peu de patients de plus de 75 ans alors que cette tranche d’âge représente la majorité de la patientèle des généralistes. La question de l’extrapolation des résultats à la vie réelle se pose aussi car ces produits ne sont pas indiqués dans les FA valvulaires. Mais c’est vrai que le médecin généraliste est souvent plus sévère que le spécialiste car la pertinence clinique est plus subjective que les données de la science auxquelles sont plus sensibles les spécialistes. Pour ma part, je les prescris préférentiellement aux patients pas trop âgés et mal équilibrés sous AVK, même si la Commission de transparence les place en première ou deuxième intention. Il faut aussi être vigilant sur la compliance puisque nous n’avons pas de test biologique pour la vérifier. »