Les nouveaux inhibiteurs d’interleukine marquent des points contre le psoriasis

Publié le 25/03/2015
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Crédit photo : Phanie

Plusieurs résultats encourageants ont été présentés lors du congrès de l’académie américaine de dermatologie de San Francisco, sur l’efficacité des nouveaux inhibiteurs des interleukines injectables, dans l’indication du psoriasis sévère à modéré.

Norvatis a ainsi donné les dernières données de trois études sur son inhibiteur de l’interleukine 17A, le secukinumab. La première étude est l’essai de phase IIIb CLEAR présenté par le Pr Diamant Thaçi de l’hôpital universitaire Schleswig-Holstein, à Lübeck, en Allemagne. Dans cet essai, 79 % des patients qui recevaient le Cosentix avaient une réponse PASI 90 (c’est-à-dire caractérisée par une disparition de 90 % des lésions cutanées) au bout de 16 semaines de traitement, contre 57,6 % dans le groupe traité par Stelara (ustekinumab, un inhibiteur des interleukines 12 et 23 commercialisé par Janssen).

Par ailleurs, 44,3 % des patients atteignaient une réponse PASI 100 contre 28,4 % des patients sous Stelara. « Il est rare d’observer une telle amélioration de l’efficacité quand on prend un critère aussi strict que le PASI 100 », a précisé le Pr Thaçi.

Une efficacité maintenue pendant deux ans

Les résultats de suivi à long terme des essais ERASURE et FICTURE, également sur le secukinumab, ont pour leur part confirmée que l’efficacité thérapeutique de cet anticorps monoclonal se maintenait au bout de deux ans de traitement. Initialement, ces deux essais randomisés contre placebo devaient s’arrêter au bout de 52 semaines mais une partie des patients du bras sous secukinumab a été de nouveau répartie en deux groupes : un groupe continuait à recevoir une injection de 300 ou 115 mg de secukinumab chaque semaine pendant qu’un autre groupe arrêtait le traitement et recevait un placebo à la place.

Au bout de 104 semaines de suivi, 88,2 % des patients qui recevaient toujours 300 mg de secukinumab chaque semaine, et 75,5 % de ceux qui en recevait 115 mg, atteignaient un score PASI 75 alors que moins de 5 % de ceux qui avaient changé pour un placebo y parvenaient. Selon le Dr John Hohnecker, vice président des affaires médicales de Novartis, « il est également important de noter que les patients qui reprenaient leur traitement après une interruption par un placebo retrouvaient la même efficacité au bout de 12 semaines ». Le secukinumab a été approuvé par la commission européenne en janvier dernier en tant que médicament de première ligne contre le psoriasis sévère à modéré. Novartis financement en ce moment d’autres études pour étendre son indication à l’arthrite psoriasique.

D’autres anticorps dans les starting-block

De leur côté, les firmes Amgen and AstraZeneca ont également présenté les résultats de l’essai AMAGINE sur le brodalumab, un inhibiteur d’interleukine 17 en cours d’homologation par l’agence européenne du médicament (EMA). AMAGINE a recruté 1 831 patients répartis entre un bras recevant 140 ou 210 mg de brodalumab toutes les deux semaines et un bras recevant de l’ustekinumab. Au bout de 12 semaines, 44 % des patients du bras brodalumab atteignaient un objectif PASI 100 contre 22 % des patients du bras ustekinumab.

Enfin, une petite étude a montré des résultats préliminaires encourageants concernant un nouvel inhibiteur de l’interleukine 23 : le BI-655066 de Boehringer Ingelheim. Au bout de 12 semaines 77,1 % des patients sous BI-655066 avaient un PASI 90 contre 40 % des patients sous ustekinumab. Selon le Pr Alexander Papp, du centre de recherche médical Probity à Waterloo (Canada), « cette supériorité d’un inhibiteur spécifique de l’interleukine 23 sur un inhibiteur capable de se fixer sur les interleukines 23 et 12 semble indiquer que l’interleukine 12 n’est peut-être pas une cible si intéressante pour traiter le psoriasis. »

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr