M EME sans compter les états de dépendance (tabagisme), on peut évaluer à 15 millions le nombre de malades chroniques en France (diabète, HTA, asthme, alcoolisme, cancers, etc.). Un nombre qui devrait encore augmenter avec l'allongement de la durée de vie et les progrès médicaux.
Pour améliorer le suivi de ces patients et diminuer les coûts très importants qu'il entraîne, l'intérêt de l'éducation à la santé et de l'accompagnement thérapeutique n'est plus à démontrer. Reste à développer les moyens : c'est le thème d'un colloque organisé demain au Sénat par le comité ASSET (Autonomie-Santé-Soutien-Education thérapeutique) (1).
Ce n'est pas un hasard si ce colloque sur « Les nouvelles technologies d'information, de communication et d'éducation à la santé » est présidé par Alain Lambert, président de la commission des Finances au Sénat et sénateur-maire d'Alençon (Orne). L'Orne est en effet un département pilote en la matière, avec une expérience lancée en 1996. Les professionnels de santé ont été fédérés par le conseil général pour participer à des actions de formation autour de quatre maladies chroniques ; l'asthme, l'obésité, l'épilepsie et la lombalgie. Des cédéroms ont été mis à la disposition des patients, le premier étant « Doris », sur le mal de dos, avec pour objectif d'établir « comment permettre une reprise rapide du travail ».
Les possibilités offertes par les nouvelles technologies sont vastes : comme le propose la société Mediavita, les hôpitaux, cliniques, maisons de retraites et centres de soins peuvent être dotés d'une plate-forme informatique (ordinateur et cédéroms) avec des programmes éducatifs interactifs ; dans les lieux d'accueil du public (pharmacies, cabinets médicaux, mairies, administrations, lieux de travail), des bornes automatiques présentant des programmes d'éducation des malades chroniques peuvent être installées. Pour s'en convaincre, une journée de travaux pratiques et de démonstrations est d'ailleurs organisée aujourd'hui, en prélude au colloque (2).
Celui-ci a plus précisément pour but d'étudier le rôle des collectivités locales et des politiques dans la généralisation de l'éducation et de l'accompagnement thérapeutique des malades chroniques, avec, bien sûr, le concours actif des médecins et des pharmaciens, qu'évoqueront Bernard Glorion et Jean Parrot, présidents des ordres respectifs.
Les organisateurs estiment que de 20 à 30 % des patients atteints de pathologies chroniques « sont source de grandes difficultés pour les soignants et de coûts particulièrement élevés », en raison de la nature de leur maladie, de leurs réactions psychologiques ou de leur situation familiale, notamment. La généralisation de l'accompagnement thérapeutique, qu'ils entendent promouvoir par ce colloque, serait à la fois bénéfique pour les malades et les professionnels de santé et génératrice d'économies.
(1) Renseignements : Mediavita. Tél. 01.55.21.05.40. Fax 01.55.21.62.61.
(2) Maison de la chimie (28, rue Saint-Dominique).
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