Les pays comparent leurs systèmes de protection sociale

Publié le 18/01/2001
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« Quelles stratégies pour une Sécurité sociale plus efficace? » C'est ce défi ambitieux que s'est fixé l'Association internationale de la Sécurité sociale (AISS) dont la conférence a réuni pendant trois jours à Paris, au siège de l'UNESCO, quelque 400 institutions publiques ou gestionnaires de services publics de 150 pays.

Sur quoi, en effet, peuvent bien s'entendre des pays comme la Suède, les Etats-Unis, la Tunisie ou la France dont les régimes d'assurance-maladie et les systèmes de santé sont si différents ? « Il ne s'agit pas d'homogénéiser les systèmes, tranche Jean-Marie Spaeth, président de la Caisse nationale d'assurance-maladie et hôte de la conférence, mais d'échanger sur des valeurs communes et surtout de partager nos expériences. »
La prise en compte de certaines évolutions profondes de la société (vieillissement de la population, explosion des technologies de l'information, multiplication du nombre des prestations servies par les institutions de Sécurité sociale, exigences nouvelles des assurés) peut certainement amener les gestionnaires des différents pays à imaginer des réponses similaires. Mais elles se heurtent souvent au principe de réalité.
Par exemple, quand l'Australie propose son expérience de « guichet unique » qui gère tous les services sociaux (maladie, vieillesse, allocations familiale, indemnisation chômage...), Jean-Marie Spaeth (CNAM) confie : « Je n'y crois absolument pas pour la France.  » Les écarts sanitaires immenses entre les pays rendent d'ailleurs difficile toute comparaison internationale honnête. Quand les habitants des pays pauvres dépensent 20 dollars par an (140 F) pour leur santé, ceux des pays riches dépensent cent fois plus. Un haut responsable de l'AISS replace d'ailleurs justement ces débats dans le contexte planétaire. « Ces problèmes d'efficience des caisses de Sécu restent mineurs si l'on considère que l'immense majorité de la population mondiale ne bénéficie actuellement d'aucune couverture sociale. »

C. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6838