Les risques liés à la présence d’animaux de compagnie

Tétanos, rage

En tout premier lieu, il ne faut pas oublier que toute morsure ou griffure d’un animal domestique peut entraîner un tétanos.

La rage officiellement n’existe plus en France, mais c’est un risque potentiel dans de nombreux pays. Les animaux de compagnie – chiens, chats, furets... – qui passent une frontière doivent avoir leur « passeport européen » qui est un carnet de vaccination contre la rage.

Chien

Le chien (il y en a environ 7,6 millions en France) occasionne des morsures très septiques, qui nécessitent une désinfection soigneuse, pour éviter le risque d’abcès.

Les mycoses cutanées peuvent être transmises directement à l’homme, à partir d’un chien porteur de plaques d’alopécies. Microsporum canis se manifeste chez l’humain sous la forme de plaques d’herpès circiné, qui disparaissent après l’application d’antifongiques locaux.

Les parasites intestinaux : larva migrans cutané se contracte en marchant pieds nus sur des plages où des chiens porteurs d’ankylostomes ont déféqué.

Le jeune chien est souvent porteur d’ascaris ( Toxocara canis) dont les oeufs sont éliminés avec les excréments. Il n’est pas adapté à l’homme, mais il y a tout de même un risque que les larves entrent dans différents organes et provoquent une pathologie parfois marquée. Le diagnostic est uniquement sérologique.

Plus grave est une contamination par le tænia du chien ( Echinococcus granulosus), qui peut former un kyste hydatique du foie ou du poumon. Le traitement est l’ablation chirurgicale. Le chien peut aussi être porteur d’ectoparasites comme les puces, vecteurs d’un tænia ( Dipylidum caninum) ou de tiques vectrices de rickettsioses. Enfin le chien peut être le réservoir de leishmaniose.

Chat

Le chat (8 millions d’individus) peut transmettre, comme le chien, une mycose chez l’enfant. Dans ce cas, l’animal et l’enfant doivent être traités.

Les griffures peuvent être responsables de la lymphoréticulose bénigne d’inoculation (maladie des griffes du chat), sous la forme d’une adénopathie satellite de la région griffée, qui répond à une antibiothérapie.

L’allergie au poil de chat est en fait une sensibilisation à des protéines de la salive, répandues sur le pelage.

Le chat peut entraîner une ascaridiose et doit, tout comme le chien, être vermifugé soigneusement et régulièrement.

Le parasite le plus connu est Toxoplasma gondii, affection particulièrement grave chez la femme enceinte qui n’est pas immunisée (20 %).

Poissons

L’eau de l’aquarium peut provoquer un granulome cutané sur les mains dû à Mycobacterium marinum, traité par rifampicine-clarithromycine-éthambutol.

Oiseaux

Les oiseaux peuvent être porteurs de salmonelloses, de yersiniose, de psittacose, de cryptosporidiose ou encore de cryptococcose. Attention chez les personnes immunodéprimées.

Lapin

Ce doux animal peut être responsable de pasteurellose, de lymphogranulomatose bénigne d’inoculation, de yersiniose, de tularémie et de dermatophytoses.

Reptiles

La mode des « NAC » (reptiles, serpents, lézards, iguanes ou tortues) n’est pas dénuée du risque de salmonellose (90 % des reptiles), de campylobactériose ou de cryptosporidiose. Il existe aussi chez certains un goût, peu partagé, pour des mygales ou des scorpions, dont il est inutile de préciser le risque venimeux de la piqûre...

Entretiens de Bichat. P. Bourée, F. Bisaro et P. Resende, hôpital de Bicêtre et Lisbonne.