LA PREMIERE JOURNEE des réseaux bronchiolite a été l'occasion, pour les membres de cette association âgée de trois ans, de partager des expériences.
« Un réseau consiste en un mécanisme de coordination par rapport à une problématique commune. Ici, la prise en charge du patient dans un cadre pathologique », rappelle Didier Evenou, président de l'Association des réseaux bronchiolite (ARB). D'où une nécessaire coordination entre des professionnels de santé exerçant leur activité en toute indépendance thérapeutique.
S'agissant du cadre réglementaire, c'est la loi du 4 mars 2002 qui définit les réseaux de santé. Ce qui, pour Didier Evenou, la rend « fondamentale quant à l'exercice et au rapport avec le patient pour les réseaux de santé ». La dotation nationale des réseaux, répartie à 80 % dans différentes régions et reconduite tous les ans au sein de l'Ondam (Objectif national des dépenses de l'assurance-maladie), garantit un financement durable. En fonction de ce financement, les évaluations peuvent être obligatoires pour les réseaux. Méthode plébiscitée par le président d'ARB : « Nous avons besoin d'entrer dans un système d'évaluation pour assurer une qualité et prouver aux pouvoirs publics que nous sommes capables de répondre à un problème de santé. » Et d'ajouter : « "Ensemble"constitue le mot-clé du réseau. Nous sommes ensemble pour capitaliser les expériences, les enrichir par le partage et les développer par la coordination. Et le service rendu au patient nous réunit. »
Les réseaux bronchiolite devraient permettre d'éviter une affluence inutile aux urgences, une fois les parents informés et éduqués.
« Pour aller à la rencontre des expériences développées en région », le Dr Sydney Sebban, coordinateur médical d'ARB, a réalisé une enquête téléphonique, entre le 18 et le 25 mai 2004, auprès de dix responsables ou membres fortement engagés d'associations. Des réponses variées face au problème de santé que représente la prise en charge de la bronchiolite ont été recueillies. « Mais cette organisation et cette réponse doivent se prolonger », souligne-t-il. Sur le terrain, la prise en charge est soit kinésithérapique soit médico-kinésithérapique. « Il faut assurer une coordination des professionnels de santé qui garantisse la qualité et la continuité des soins », ajoute le Dr Sebban. Il apparaît que les usagers, les professionnels de santé comme les hôpitaux sont à l'origine de la demande de service. Mais les motivations divergent ; ce sont, respectivement, la prise en charge, l'optimisation du temps de garde et la continuité des soins et les soins de suite.
Un risque d'essoufflement.
Certains réseaux existent depuis treize ans. On assiste donc à un phénomène d'essoufflement qui s'ajoute au problème de financement. Les réseaux reposent trop souvent sur les mêmes individus. Sur les dix personnes contactées, deux arrêts ont été signifiés. L'amplitude du service reste variable et s'instaure soit lors d'une épidémie, soit en cas d'épidémie élargie ou encore d'octobre à juin. La mise en relation se fait souvent par téléphone. Une expérience a été conduite avec le centre 15, mais elle a été interrompue en raison de l'encombrement des lignes. Le centre n'a pas estimé que cela faisait partie du fléchage des urgences.
Pour les personnes interrogées, la formation des professionnels de santé a une place importante (neuf sur dix ont mis en place cette formation). En revanche, aucune évaluation n'a été réalisée. Cette enquête a néanmoins permis au Dr Sebban de conclure à « une forte dynamique et une importante notoriété des réseaux bronchiolite en France ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature