La Chine a utilisé l'internement psychiatrique pour réprimer les opposants politiques dès les années 1950, une pratique qui s'étend désormais rapidement aux adeptes de la secte interdite Falungong, affirme une étude publiée par Robin Munro, un chercheur de l'Ecole des études orientales et africaines (SOAS) de l'université de Londres, dans le « Columbia Journal of Asian Law ».
« Cela ressemble en tout point à ce qui se passait en Union soviétique et pourrait avoir été beaucoup plus important tant en étendue qu'en intensité que ne le suggèrent les cas étudiés depuis le début des années quatre-vingt-dix », relève le chercheur britannique dans son étude, la première jamais réalisée de manière exhaustive sur ce sujet en Chine.
M. Munro mentionne l'existence d'une vingtaine de centres, appelés instituts Ankang (paix et santé), spécialisés dans le traitement des malades mentaux particulièrement « dangereux », parmi lesquels figurent régulièrement des opposants politiques.
Outre le cas connu du « fou de Tian'anmen », Wang Wanxing, enfermé en hôpital psychiatrique pour avoir déroulé une banderole réclamant davantage de démocratie sur la place Tian'anmen en 1992, l'étude mentionne celui du syndicaliste Xue Jifeng, interné pendant un an l'an dernier dans le centre de la Chine.
Mais c'est surtout la répression de la secte Falungong, interdite en 1999 sous l'accusation d'avoir voulu renverser le régime, qui semble avoir relancé l'utilisation de la psychiatrie à des fins politiques, en diminution notable dans les années quatre-vingt-dix. Selon des indications fournies par la secte, au moins une centaine d'adeptes ont été placés dans des institutions psychiatriques, avec des chiffres pouvant atteindre 600, selon des estimations citées par l'étude.
L'internement psychiatrique, outil de répression en Chine
Publié le 20/02/2001
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 6861
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