D ANS l'Union européenne, pas moins de 400 000 femmes subissent chaque année une fracture de hanche d'origine ostéoporotique. Ce chiffre devrait s'élever à un million vers 2050. L'enquête menée à l'initiative de l'IOF pour prendre la mesure de l'impact de l'ostéoporose, met au jour certaines insuffisances de la communication médecin-patient concernant la prévention et le traitement de l'ostéoporose.
Il est vrai que si 100 % des femmes et des médecins reconnaissent la menace constituée par l'ostéoporose, les patientes semblent quitter le cabinet de consultation avec une compréhension seulement parcellaire du risque. Une femme ménopausée sur trois va développer une ostéoporose au cours de la vie, mais elles sont 85 % à se croire exemptes du risque. Par ailleurs, si 65 % des médecins déclarent réaliser systématiquement des bilans chez leurs patientes ménopausées, seules 20 % des femmes se souviennent d'en avoir bénéficié.
On découvre qu'un tiers des femmes souffrant d'ostéoporose disent ne pas prendre de traitement préventif des fractures. 81 % reconnaissent l'impact négatif de l'ostéoporose sur la qualité de vie, avec des douleurs et une perte de mobilité.
Après un diagnostic de fracture
L'enquête montre aussi que les traitements ne sont pas institués suffisamment tôt. Les médecins apparaissent souvent ne procéder à un dépistage de l'ostéoporose ou ne prescrire un traitement qu'après un diagnostic de fracture (c'est vrai pour 80 % d'entre eux).
Les médecins ont identifié plusieurs obstacles à un diagnostic et à une prévention efficaces : un accès inadéquat à l'examen de la densité minérale osseuse (75 %) et un financement insuffisant des équipements pour cet examen (85 %). Ils pensent aussi que les femmes ne consultent pas assez tôt (60 %) et précisent que certaines patientes ont refusé les traitements préventifs et curatifs par crainte des effets à long terme (61 %).
Il existe un hiatus entre les perceptions des femmes et des médecins : ces derniers estiment prescrire des traitements à plus de 80 % des patientes ménopausées, mais 63 % d'entre elles déclarent ne pas prendre de médicaments dans cette indication.
Tout cela est extrêmement fâcheux, car on dispose aujourd'hui de moyens diagnostics et thérapeutiques performants.
L'IOF s'appuie sur ces éléments et poursuit sa campagne, avec comme objectifs :
- susciter un sentiment d'urgence parmi les femmes pour qu'elles cherchent à connaître leur risque personnel ;
- modifier les attitudes de prescription ;
- faire pression sur les gouvernements pour améliorer l'accès aux examens de diagnostic et aux traitements.
Communication de Mary Anderson (Suisse) à un symposium organisé par les Laboratoires Merck Sharp et Dohme-Chibret lors de la 2e Réunion internationale sur les aspects économiques de l'ostéoporose et des maladies de l'os.
La prise en charge
La prise en charge de l'ostéoporose repose sur des conseils en matière de régime alimentaire et d'activité physique, une supplémentation calcique et vitaminique D, un THS, les bisphosphonates (Didrocal, Didronel, Fosamax Actonel) et l'administration de modulateurs sélectifs des récepteurs aux strogènes (Miacalcin).
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