L’UNION régionale des professionnels de santé (URPS) médecins de Rhône-Alpes surveille depuis 10 ans l’évolution de la démographie médicale de la région. S’appuyant sur les services de Géosanté, elle a spécifiquement analysé cette année la situation de la médecine générale et des spécialités chirurgicales. L’objectif est d’identifier finement les zones à risque démographique.
Elle a compilé les informations du fichier Adeli portant sur le nombre de médecins, leur âge, mode d’exercice, et a réalisé des cartographies à l’échelle régionale. « Nous avons mis en place cet outil pour identifier les bassins de population qui risquent de manquer de médecins et mesurer les temps d’accès aux soins des diverses spécialités », explique le Dr Jacques Caton, ancien président de l’URML Rhône-Alpes, aujourd’hui adjoint du collège des plateaux techniques lourds à l’URPS. Les photographies réalisées avec Géosanté ont servi à négocier avec l’ARS la définition des zones fragiles et l’organisation de la permanence des soins ambulatoires. « Elles peuvent également aider les jeunes médecins à mieux connaître un territoire avant de lancer un projet d’installation », poursuit le Dr Caton.
Accès au généraliste en 5 minutes.
Le nombre de généralistes en Rhône-Alpes a baissé de 3,4 % entre 2008 et 2012 quand dans le même temps la population augmentait de 1 %. Les médecins de famille sont désormais 4 903 (hors les 658 MEP exclusifs) dont 66 % sont des hommes et dont l’âge moyen ne cesse d’augmenter – 45 % des médecins de la région ont 55 ans et plus. Le nombre de territoires identifiés « à risque » a augmenté de 24 % en 4 ans. Plus d’un bassin d’activité sur deux est soumis à une problématique de vieillissement dans la région. Les départs de généralistes entre 2008 et 2012 ont été nombreux (1 039 départs pour cause de retraite, salariat, déménagement, décès…) pour seulement 868 installations. Au total, 171 généralistes n’ont pas été remplacés. Les généralistes restent toutefois accessibles par les 6,2 millions d’habitants de la région en 5 minutes, précise l’URPS.
Le temps d’accès aux spécialités chirurgicales (hors établissements) oscille quant à lui de 22 minutes pour la chirurgie orthopédique à 56 minutes pour la chirurgie infantile (23 minutes pour l’anesthésie-réanimation, 36 pour un neurochirurgien, 41 pour la chirurgie thoracique). « La majeure partie de la population a accès rapidement à un généraliste et à un spécialiste, résume le Dr Caton. Là où il y a des zones blanches, il y a un hôpital public. »
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