L A délégation du Sénat aux droits des femmes réclame plus d'information, plus de moyens, plus de prévention et plus de protection dans la lutte contre la prostitution. Actuellement, l'Office central de la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) ne compte que 14 officiers de police contre une bonne soixantaine pour d'autres fléaux, comme la drogue, le banditisme ou le terrorisme.
Les parlementaires du palais du Luxembourg font état, dans leur premier rapport annuel sur le sujet, de 5 200 personnes prostituées contrôlées en 1999, dont 2 100 étrangers et 700 hommes. En fait, il y aurait, selon l'OCRTEH, de 10 000 à 12 000 prostitués, plus de la moitié exerçant à Paris, auxquels s'ajoutent quelque 3 000 professionnelles dans les bars à hôtesses et salons de massage.
En matière de réinsertion, les sénateurs suggèrent la mise en place d'un « Numéro Vert largement diffusé » pour que les personnes souhaitant quitter la prostitution soient dirigées vers des organisations pouvant les y aider. Mais, là encore, il n'y a pas assez de refuges, de stages de formation, avec « un accès systématique aux minima sociaux et à un moratoire fiscal immédiat, avec des contrôles a posteriori de la réalité de l'abandon de la prostitution ». La question fiscale, induisant la notion de « métier du sexe », est rejetée totalement par la position « abolitionniste » de la France, contrairement à l'approche « réglementariste » des Pays-Bas ou de l'Allemagne. Enfin, estime la délégation, il serait temps de se poser la question des clients. Faut-il les pénaliser comme en Suède, les soigner à l'instar des Canadiens ou simplement les informer pour les « conscientiser » sur la notion du « corps-marchandise » ? Le rapport ne tranche pas, mais demande une réflexion.
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