C ANCEROLOGUES, représentants d'associations de malades et politiques, réunis à Paris pour le Deuxième Sommet mondial contre le cancer, ont été unanimes pour souligner que la mobilisation contre ce fléau de santé publique dans le monde était notoirement insuffisante.
Le premier sommet, l'an dernier, avait été marqué par l'adoption d'une charte contre le cancer, à la portée surtout symbolique. « Cette année, nous avons voulu rappeler à tous que le problème était loin d'être réglé, et que nous devons rester vigilants », a souligné au cours d'une conférence de presse le Pr David Khayat, chef du service de cancérologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et coorganisateur de cette manifestation avec son confrère américain, le Pr Gabriel Hortobagyi, de l'Anderson Cancer Center (Texas). « Toutefois, depuis l'an dernier, un certain nombre d'initiatives ont été prises dans la lutte contre le cancer, notamment en France et en Grande-Bretagne, pour le dépistage précoce », selon le Pr Khayat.
Susciter des vocations
De son côté, la présidente du Parlement européen, Nicole Fontaine, qui a signé la charte, a souligné les insuffisances de la lutte contre le tabagisme en Europe, et regretté qu'une directive prévoyant l'interdiction de la publicité sur le tabac dans l'Union ait subi un « revers » devant la Cour de justice des communautés (la cour a jugé que l'Union européenne n'avait pas compétence pour agir par voie de directive contraignante dans un domaine qui relève de la responsabilité des Etats). Un nouveau texte, moins ambitieux, sera proposé « avant l'été », a indiqué Mme Fontaine. « Mais il est évident que ce revers est infiniment dommageable et les citoyens qui sont conscients des risques du tabac sont fondés à ne rien comprendre aux arcanes européennes », a-t-elle ajouté.
Nicole Fontaine, qui clôturait le sommet, a également souligné que, comme les participants, elle « (s')inquiète très vivement de la difficulté qu'il y a dans nos pays à renouveler le personnel médical spécialisé dans la lutte contre le cancer ». « Il appartient aux autorités d'y remédier en développant une politique sanitaire susceptible de susciter des vocations », a-t-elle ajouté.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature