Lyon : la politique de santé fait consensus

Publié le 25/02/2001
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E ST-CE parce que les mairies n'ont pas de responsabilités réglementaires en matière de santé que nul ne veut s'investir dans un secteur que l'on sait coûteux ? Est-ce parce que la santé est un dossier trop complexe pour soulever l'enthousiasme des militants, galvaniser les foules ? Ou bien parce qu'à Lyon tout va bien sur ce plan, que le bilan du Pr Jean-Michel Dubernard, adjoint au finances, et du Dr Bruno Ginoux, chargé du dossier santé-toxicomanie-SIDA, est positif ? Ou alors que l'opposition de la gauche plurielle et les autres listes manquent d'imagination ?

Toujours est-il que le débat de plus de deux heures sur la santé organisé à Lyon pour la première fois par l'association départementale d'éducation pour la santé du Rhône n'a pas déclenché la passion : le Pr Jean-Michel Dubernard (liste Michel Mercier, UDF-RPR) a pu défendre avec flamme sa politique, tandis que les représentants des autres listes, après avoir reconnu les aspects positifs de l'action de la majorité sortante, se sont contentés de dresser leur propre catalogue de (bonnes) intentions, qui ont toutes un air de parenté : priorités à la politique de proximité, à l'écoute des habitants, au repérage des problèmes de santé au plus près des quartiers, à la petite enfance et aux structures de garde, à l'environnement (lutte contre la pollution automobile). Recourant à la même sémantique, ces listes concurrentes semblent sur la même longueur d'ondes, à quelques nuances près.
En préambule à chacune de ses interventions, Véronique Jouve, jeune biologiste de la liste de Charles Millon (Droite libérale et chrétienne), commence par saluer l'exemplarité de la politique menée sous la mandature de Raymond Barre par le Pr Dubernard. Concrète, elle propose de rendre accessibles à la population toutes les informations sur la petite enfance grâce à un réseau informatique municipal. L'apprentissage de l'hygiène de vie dès l'école et la prévention de la maltraitance sont deux de ses priorités, et elle mise beaucoup sur le bénévolat et l'esprit charitable des médecins libéraux pour contribuer à résoudre les problèmes de santé.
De son côté, Marylène Cahouet (tête de la liste d'extrême gauche), consciente des difficultés d'accès aux soins dans certains quartiers, plaide en faveur de la création de ces dispensaires qui ont disparu, les uns après les autres depuis une vingtaine d'années, de l'agglomération lyonnaise.
Simone Daret (liste Gauche plurielle) entend « faire émerger les besoins » sur le terrain pour mieux « anticiper les problèmes », le tout grâce à une « veille sanitaire » permanente : elle rêve d'une politique de santé publique s'appuyant sur des « réseaux de citoyens, associés aux professionnels ».
La majorité sortante, enfin, par la voix du Pr Dubernard, veut créer, si elle l'emporte, des « commissions santé » dans chaque quartier.

Max SAINT-RUF

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6864