L A ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, a confirmé qu'elle discuterait, avant l'été, avec les professionnels de santé, « des améliorations à apporter au système de régulation des soins de ville » sur la base des orientations proposées par la mission de concertation sur la médecine de ville.
Intervenant en clôture de la Conférence nationale de santé qui se réunissait à Strasbourg, Elisabeth Guigou a insisté sur la nécessité de réguler le système de soins et de fixer des objectifs « y compris pour la croissance des dépenses » afin « d'assurer la pérennité de sa prise en charge par la Sécurité sociale .»
« Il ne faut pas se bercer d'illusions, car elles n'auraient qu'un temps, ou écouter, sans précautions, le chant des sirènes qui prétendent aujourd'hui que les dépenses de santé pourraient augmenter sans limites. Le renoncement auquel il nous invite ne pourrait déboucher que sur la baisse du niveau de remboursement et son corollaire, la privatisation », a insisté la ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Elle a estimé que pour rendre la régulation plus efficace, celle-ci devait être plus structurelle. « C'est dans cette perspective que je souhaite que les caisses d'assurance-maladie, auxquelles je vais prochainement transmettre l'objectif de dépenses déléguées pour 2001 (1) ,s'inscrivent », a-t-elle poursuivi, de même qu'elle portera une attention « toute particulière » à l'économie du médicament.
Pour Elisabeth Guigou, la question n'est pas tant la nécessité de la régulation que ses modalités. La loi de modernisation du système de santé apportera, selon elle, un élément important de réponse en instaurant chaque année un débat au Parlement sur les orientations de la politique de santé avant le débat sur la loi de financement de la Sécurité sociale.
Son discours, qui a repris les grands axes de la politique de santé présentée en début de semaine dernière par Bernard Kouchner, a été l'occasion pour elle d'insister sur le caractère « indispensable » de la mise en place d'un dispositif d'indemnisation de l'aléa thérapeutique. Il s'agit, ce faisant, « de répondre plus rapidement aux demandes d'indemnisation, qu'elles relèvent du régime de la faute ou du risque et d'assurer un dispositif qui couvre la nature et l'étendue du préjudice », a insisté la ministre qui préconise la mise en place d'un guichet unique au niveau régional pour les victimes d'accidents médicaux.
Enfin, dans le cadre de la réduction des inégalités d'accès aux soins, Elisabeth Guigou s'est déclarée satisfaite par la mise en place de la CMU, souhaitant toutefois y apporter encore des améliorations notamment « pour faciliter l'accès aux soins dentaires ». Un nouveau plan de lutte contre l'exclusion qui sera présenté au mois de juin tentera par ailleurs d'aider les personnes les plus en difficultés qui n'accèdent toujours pas au système de santé.
(1) L'objectif de dépenses délégué est l'objectif de dépenses pour les honoraires des médecins, des autres professionnels de santé libéraux et les dépenses de laboratoires et de transport sanitaire.
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