A VEC un chiffre d'affaires de 2,551 milliards de francs en 2000, la division santé de Bayer France a sans contexte réussi une belle performance en 2000, en progressant de 16 %. Un résultat meilleur que celui de l'ensemble du groupe qui comporte quatre départements : polymères, chimie, agriculture et santé, et progresse de 14 %. La performance de Bayer est toutefois supérieure aux prévisions qui tablaient seulement sur une hausse de 6 %.
La croissance sensible du secteur santé est due à plusieurs facteurs. D'abord, les très belles performances de la cérivastatine (Staltor) dans la lutte contre le cholestérol et de l'antidiabétique oral Glucor. Ensuite, la progression de la Josacine, antibiotique célèbre à maints égards, et dont Bayer a acquis les droits de commercialisation. En dix ans, Bayer Pharma est ainsi passé du 36e rang français au 19e rang et l'objectif, a expliqué Miguel Sieler, est de figurer parmi les dix premières firmes qui commercialisent des médicaments en France.
Bien qu'ils figurent dans une division à part, Bayer Classics, les génériques doivent compter dans les résultats de la branche santé, et leur progression a été spectaculaire. Avec un résultat (bien que modeste en raison du bas prix des génériques) à 210 millions de francs, Bayer Classics a connu une hausse de 93 % en 2000 et conserve sa place de deuxième génériqueur français. « Et, commente Miguel Sieler, le marché reste à prendre ».
Même si la division Bayer Diagnostics connaît quelques difficultés après la fusion avec l'américain Chiron en 1999, la santé est en bonne forme, semble-t-il.
Un contexte particulier
Pour autant, les dirigeants français de Bayer ne font pas dans l'euphorie, bien au contraire. Selon Miguel Sieler, le contexte français serait5 à même d'inquiéter les responsables, en Allemagne, de la maison mère. « J'aurais beaucoup de mal, explique-t-il, si je voulais les convaincre de consentir des investissements nouveaux en France. » Et de citer l'importance des coûts salariaux bien plus élevés dans notre pays qu'en Espagne ou au Portugal, notamment ; le problème des trente-cinq heures ; le débat sur l'âge de la retraite et le financement des retraites complémentaires. Autant de raisons, selon Miguel Sieler, qui font que la France est parfois regardée de travers.
A ces préoccupations générales s'ajoutent celles qui concernent la politique de santé. « Aujourd'hui, insiste le président français de Bayer, on confisque à l'industrie pharmaceutique jusqu'à 75 % de son résultat annuel, sans pour autant que soient équilibrés les comptes de l'assurance-maladie. C'est une situation qui est de plus mal acceptée et mal tolérée. »
Certes, Bayer va poursuivre ses investissements pour rester performant, sur ses sites de production et de recherche traditionnels en France, mais il ne semble pas d'actualité que l'entreprise allemande cherche de sitôt à se diversifier dans l'Hexagone. « Et sans doute, conclut Miguel Sieler, la France pourrait-elle se révéler bientôt moins compétitive que la plupart des autres pays européens. »
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