P OUR préparer une réforme du système de soins, chacun continue de travailler dans son coin.
Le front commun qui s'est constitué depuis plusieurs mois entre trois syndicats de médecins libéraux (la Confédération des syndicats médicaux français, le Syndicat des médecins libéraux et la Fédération des médecins de France) et quatre organisations de salariés siégeant à la Caisse nationale d'assurance-maladie (FO, CGT, CFTC et CFE-CGC) vient de se réunir à nouveau pendant toute une journée. Au menu des six heures de travail, deux sujets « lourds », de l'avis des participants : les pratiques professionnelles d'une part, avec les questions d'évaluation et de formation médicale continue et, d'autre part, le thème sulfureux de la maîtrise des dépenses de santé que le « G7 » préfère appeler « optimisation des ressources mises à disposition ». Les participants, qui se félicitent tous de la « qualité » de la réflexion engagée veulent respecter leur calendrier et jeter les bases d'une convention médicale unique avant le nouveau « Grenelle de la santé » de juin prochain. « Toute notre réflexion converge vers la création d'une maîtrise médicalisée des dépenses qui mette l'assuré au cur du débat », résume André Hoguet (CFTC). « Pour les confédérations de salariés qui gèrent la CNAM, ajoute Solange Morgenstern (CGC), l'essentielest de trouver avec les médecins libéraux un accord sur des axes crédibles de fonctionnement du système à moyen et long terme ». Cette coalition qui avait décrit le « Grenelle de la santé » comme un « non-événement » n'est guère étonnée par l'annonce récente d'un autre front réformateur réunissant notamment MG-France, syndicat de généralistes, et la CFDT, l'organisation qui préside la CNAM. « La précédente convention a été signée avec ces gens-là : ça a échoué », commente, caustique, Solange Morgenstern. « Ce qui est regrettable, c'est que la CFDT a été invitée à participer à nos débats ; ils ont préféré faire une sorte de pendant à notre G7 », renchérit André Hoguet. Quant au Dr Dino Cabrera, président du SML, il ironise sur une alliance « qui fait un peu ringard ».
Dans cette bataille d'influence, la fracture entre la présidence CFDT de la CNAM et les autres membres de la majorité de gestion est de plus en plus béante. Et chacun s'interroge maintenant sur l'attitude du Medef (qui veut aborder l'assurance-maladie dans le cadre de la refondation sociale) mais aussi de la Mutualité française, pour l'instant silencieuse. Quant à l'hypothèse d'une concertation réunissant l'ensemble des protagonistes du système de santé, elle semble presque saugrenue. « C'est au ciel qu'on se réunira tous ensemble, pas avant », sourit le Dr Jean Gras, président de la FMF.
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