E LLES seront finalement quatre. Quatre personnalités, issues d'horizons différents, ont été chargées par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, de piloter la mission de concertation sur l'évolution de la médecine de ville dont la mise en place a été annoncée à l'issue du « Grenelle de la santé » du 25 janvier.
Bernard Brunhes, consultant, le Pr Bernard Glorion, président du Conseil national de l'Ordre des médecins, Stéphane Paul, inspecteur général des Affaires sociales, et Lise Rochaix, professeur d'économie de la santé, ont donc quatre mois pour tenter de dénouer la crise que traversent actuellement les professionnels de santé libéraux et proposer une rénovation globale du système des soins de ville.
Une tâche ambitieuse, dans la mesure où, selon la lettre de mission que la ministre de l'Emploi et de la Solidarité leur a adressée, ils devront s'attaquer à la fois à la qualité du système de soins à travers les problèmes de prise en charge des urgences, de l'information, de la formation et de l'évaluation des pratiques professionnelles, mais également « à la rénovation du contrat qui lie les professionnels de soins à l'usager, aux caisses et à la collectivité ».
Il s'agira plus précisément de définir la responsabilité de chacun dans la régulation du système de soins, les missions des professionnels de santé et le contenu de la convention médicale.
« Vous procéderez à une concertation élargie avec l'ensemble des acteurs concernés par l'organisation de la médecine de ville, en particulier les médecins libéraux, les caisses d'assurance-maladie, les partenaires sociaux, les représentants des usagers et des médecins salariés et hospitaliers », écrit Elisabeth Guigou, qui leur a donné auparavant un mois pour déterminer « les axes de travail précis de chaque thème, la méthode et le calendrier de travail ».
Le Pr Glorion : être innovant avant tout
Par ailleurs, la ministre, qui a reçu les quatre « sages » avec le nouveau ministre de la Santé, Bernard Kouchner, a indiqué qu'elle les recevrait tous les mois avec les directeurs de son ministère pour « veiller à la correcte application des mesures qui pourront être mises en œuvre à court terme ».
L'un des membres de la mission, le Pr Bernard Glorion, président de l'Ordre national des médecins, se dit « conscient de la responsabilité » qui leur incombe dans ce domaine, dans la mesure « où il ne s'agit pas de procéder à un énième replâtrage mais de tout faire pour être innovant ». « J'essaierai de servir au mieux les intérêts de la profession et de contribuer à trouver une solution au problème actuel », se contente-t-il d'ajouter.
Lui qui a toujours défendu l'idée que l'une des missions de l'Ordre était justement d'être un médiateur entre les pouvoirs publics et le corps médical regrette les réserves qui ont été émises par certains syndicats médicaux au sujet de sa nomination (« le Quotidien » du 7 février).
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