La troisième journée du procès Mediator s’est déroulée jeudi, de nouveau sans la présence de Jacques Servier pour raisons de santé. Elle a vu entrer en scéne la pneumologue Irène Frachon, qui a mis au jour l’affaire du Mediator. Comme à l’accoutumée, la pneumologue n'a pas mâché ses mots devant les juges de Nanterre. Selon elle, le dossier du Mediator, est «un crime presque parfait». «Honnêtement, c'était bien fait et cela a marché pendant des années», a-t-elle assuré, avant d’affirmer : «Il y a eu à l'évidence de grands manquements, une tromperie parfaitement organisée» de la part du groupe.
A la barre du tribunal, elle a aussi raconté comment, en 2007, elle a vu arriver dans son bureau à Brest une patiente obèse atteinte de valvulopathie. «J'ai appris que cette malade avait été exposée au Mediator», raconte Mme Frachon et cela «m'a mis la puce à l'oreille». Plus tard, des collègues l'avertiront de cas sur d’autres personnes qui ont pris ce même médicament.
Dans la matinée de jeudi, le tribunal a aussi entendu trois experts de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), à l'origine, en janvier 2011, du rapport sur l’affaire. Et notamment Aquilino Morelle, l'un des auteurs du rapport, actuellement proche conseiller de François Hollande. de leur côté, les conseils de Servier ont à nouveau insisté pour que le tribunal demande un complément d'information, notamment sur le rôle des autorités sanitaires dans ce dossier. «Ce procès ressemble à une embuscade tendue aux uns et aux autres», a affirmé Me Hervé Temime, qui n'a de cesse de demander le renvoi du procès de Nanterre tant que l'instruction menée en parallèle à Paris n'est pas bouclée.
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