A la périménopause et à la ménopause, certaines femmes hésitent à recourir au THS ; d'autres ne peuvent en bénéficier du fait de contre-indications ou de risque d'effets secondaires.
Les phytohormones constituent une alternative thérapeutique dont la crédibilité scientifique est aujourd'hui établie : une récente synthèse bibliographique fait état de plus de mille publications parues en langue anglaise au cours de ces trente dernières années. Au plan clinique, la moindre prévalence des bouffées de chaleur chez les femmes ménopausées asiatiques, en particulier japonaises, a depuis longtemps attiré l'attention.
Entre février et novembre 2002, une étude clinique multicentrique, ouverte, prospective a été menée par le Laboratoire Physcience et coordonnée par le Dr J. Belaish (gynécologue, ancien président de la Société française de gynécologie, consultant à la maternité Saint-Vincent-de-Paul, Paris). Cette étude, destinée à évaluer l'effet d'une association d'un extrait titré d'isoflavones de soja et de yam (Sojyam) sur l'ensemble des troubles présentés par les femmes en période de périménopause et de ménopause, a inclus 64 femmes, suivies dans douze centres, et qui ont évalué l'évolution de leurs symptômes pendant douze semaines à l'aide d'échelles qualitatives. Il s'agissait d'une population très diversifiée de femmes en périménopause (plus de trois mois d'aménorrhée) ou en postménopause (dix ans d'aménorrhée et plus).
Bouffées de chaleur, humeur, sommeil, troubles urinaires
En dehors des bouffées de chaleur, dont la présence constituait le critère principal d'inclusion, ce sont les troubles de l'humeur, les troubles du sommeil et l'asthénie qui étaient le plus souvent rapportés. Quant aux troubles urinaires, ils étaient relativement fréquents, concernant une femme sur deux.
Dans cette étude, l'effet très significatif de Sojyam sur les manifestations vasomotrices (réduction de 64 % de la fréquence des bouffées de chaleur et de 61 % de l'intensité des sueurs nocturnes - p < 0,01) confirme l'efficacité d'un apport modéré en isoflavones de soja (45 mg par jour correspondant à 31,5 mg de génistéine) sur ce type de symptômes. Par ailleurs, cette étude a démontré l'intérêt d'associer ces isoflavones de soja avec le yam en mettant en évidence une réduction significative (p < 0,01) des manifestations neuropsychiques (troubles du sommeil : diminution de 40 % ; troubles de l'humeur : diminution de 38 %) et de la sensation de gonflement (diminution de 39 %) dont se plaignaient 3 femmes sur 4 au début de l'étude.
Au total, cette étude ouverte prospective multicentrique a mis en évidence pour la première fois l'intérêt d'une supplémentation avec Sojyam associant un extrait de soja, ayant un taux standardisé de génistéine et de daidzéine, au yam, sur l'ensemble des troubles présentés par une population de femmes en périménopause ou en ménopause. Les résultats positifs obtenus avec cette association confirment que les phyto-hormones constituent un traitement efficace et sûr qui élargit la palette des traitements de la ménopause. Elles pourront être utilisées préférentiellement chez les femmes présentant une contre-indication aux estrogènes ou qui privilégient les médecines naturelles. Les médecins ont pu voir que leur nombre s'est très largement accru au cours de ces dernières années.
Une réunion organisée par le Laboratoire Physcience.
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