L' EXEMESTANE (Aromasine), stéroïde analogue structural du substrat de l'aromatase, l'androstènedione, est une nouvelle spécialité des Laboratoires Pharmacia. L'affinité de l'exemestane pour l'aromatase est 26 fois supérieure à celle de l'androstènedione et il est donc préférentiellement reconnu comme substrat de l'enzyme. La molécule qui occupe le site de fixation du substrat physiologique est alors transformée, grâce à un mécanisme NADPH dépendant, en un métabolite intermédiaire qui se fixe irréversiblement à l'aromatase par liaison covalente. La conversion périphérique des androgènes (androstènedione et testostérone) en estrogènes est alors impossible. La restauration de l'activité enzymatique nécessitera la synthèse de nouvelles aromatases.
En pratique, après une prise unique d'un comprimé à 25 mg, les taux d'estrone, d'estradiol et de sulfate d'estrone plasmatique baissent respectivement de 65 %, 72 % et 61 %. Cette suppression estrogénique est obtenue dès le 3e jour suivant la prise et persiste jusqu'au 7e jour, soit pendant un total de 5 jours. A dose répétées, chez des femmes traitées pendant 6 à 8 semaines, la baisse des taux est de 94,5 % pour l'estrone, de 92,2 % pour l'estradiol et de 93,2 % pour le sulfate d'estrone.
Cancer du sein à un stade avancé
Ce nouveau médicament, utilisé par voie orale, est indiqué dans le traitement du cancer du sein à un stade avancé chez la femme ménopausée naturellement ou artificiellement après échec du traitement par anti-estrogènes. L'efficacité d'Aromasine n'a pas été démontrée chez les patientes dont les cellules tumorales ne possèdent pas de récepteurs aux estrogènes.
« Dans le monde, environ 15 000 femmes participent ou sont en cours d'inclusion dans l'un des 25 essais cliniques qui permettront de mieux préciser l'intérêt de l'Aromasine, inactivateur irréversible de l'aromatase, dans le traitement du cancer du sein métastatique, le traitement adjuvant ou néo-adjuvant, la prévention ou la préménopause », a expliqué le Pr Moïse Namer, du centre Antoine-Lacassagne de Nice, à l'occasion du deuxième Sommet mondial contre le cancer.
En France, comme au niveau international, cette molécule est testée chez des femmes présentant un cancer du sein métastatique après échec du traitement de référence. Au total, 2 200 patientes (dont 200 Françaises environ) sont en cours ou entreront dans des protocoles avant 2002 dans cette indication.
Actuellement, Aromasine est aussi évaluée dans le traitement adjuvant au cours de trois études de grande envergure incluant près de 12 000 patientes (dont 800 femmes françaises).
Enfin, l'intérêt de cette molécule est aussi en cours d'évaluation dans les traitements néo-adjuvants. Les études fondamentales, évaluant l'activité intratumorale sur l'aromatase, déjà mises en place, ont incluse près de 400 femmes.
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