À l'occasion du premier atelier de l'association SPS 

Mode d'emploi pour prévenir le burn out des soignants 

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Publié le 25/10/2018
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BURN OUT

BURN OUT
Crédit photo : PHANIE

« La prévention est primordiale dans la limitation de l’épuisement professionnel, tant pour la personne que dans les structures », a martelé le Dr Éric Henry, président de l’association SPS en ouverture d’une première journée d’ateliers et d’échanges organisée à Paris. Au programme, deux tables rondes sur les moyens de prévenir la « vulnérabilisation » des soignants et surtout dix-sept ateliers pratiques (activité physique, sommeil, auto hypnose, art-thérapie, prévoyance, médecine thermale, coaching…). « Avec ces ateliers, on est complètement dans le concret. On va même au-delà du professionnel, car le bien-être et la qualité de vie au travail doivent être globaux, pas uniquement sur le lieu d’exercice », insiste le Dr Henry. « Pour préserver sa santé, le médecin doit d’abord avoir une bonne organisation professionnelle. Cela suppose le recours à des outils comme les agendas en ligne, mais aussi la capacité de dire non », évoque le président de SPS. « Dans la prévention de l’épuisement professionnel, il est aussi essentiel de recréer du lien, remettre les gens ensemble, travailler ensemble », souligne le Dr Florence Bénichoux, spécialiste de la santé au travail et directrice générale du cabinet de conseil Better Human Cie.

Tourner le projecteur

En matière d’hygiène de vie, bien dormir doit rester en tête des préoccupations des soignants.

« Le mauvais sommeil est l’un des premiers signes d’intolérance à la charge de travail et peut être annonciateur d’un futur burn out. Il faut pouvoir déconnecter le soir et pas juste se coucher après avoir travaillé sur son ordinateur », indique le Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre et présidente du réseau Morphée. 

Pour aider les soignants à aller mieux, l’association SPS évoque aussi la méditation de pleine conscience. « Cela consiste à prendre du temps, se poser, retourner le projecteur à l’intérieur et observer ce que l’on ressent », résume le Dr Corinne Isnard Bagnis, néphrologue à La Pitié-Salpêtrière et experte de cette approche. « Il faut que l’on arrête de former des soignants en leur disant qu’ils sont en quelque sorte les sauveurs de l’humanité. Il faut qu’on leur explique et les forme dans l’idée qu’une grande partie de leur rôle c’est leur présence à l’autre, leur capacité à être bienveillant. Cela sous-entend la capacité d’être en lien avec soi, d’être présent à soi-même dans l’autocompassion », expose le Dr Isnard Bagnis.

3 000 appels

L'association SPS a enregistré plus de 3 000 appels en deux ans de professionnels en détresse sur sa plateforme téléphonique (0805 23 23 36, numéro vert gratuit accessible 24 heures/24 et sept jours sur sept). L'organisation a annoncé le mois dernier la création du réseau national du risque psychosocial pour venir en aide aux soignants vulnérables ou à risque suicidaire.

 

 

 

 

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9697