P ARTICULIEREMENT insupportable, très culpabilisante pour les parents, la mort subite du nourrisson (MSN) fait encore des ravages. De 350 à 360 enfants disparaissent ainsi chaque année. Les campagnes d'information ont permis de faire baisser les chiffres de 75 % entre 1992 et 1997. Mais aujourd'hui, la stagnation de la courbe inquiète les associations qui œuvrent pour la prévention, comme la fédération Naître et Vivre.
De multiples facteurs interviennent de façon plus ou moins associée dans les morts subites du nourrisson. D'abord, les facteurs de maturation des systèmes de contrôle des grandes fonctions vitales, maturation qui se fait progressivement dans les premiers mois de la vie. On note aussi des causes déclenchantes souvent cumulées, conséquences de pathologies courantes à cet âge, infections bactériennes ou virales, hyperthermie, reflux gastro-œsophagien compliqué avec hyper-réflexivité vagale ou même malformation cardiaque ou ORL.
Les facteurs de risque connus
Les facteurs de risque sont de mieux en mieux connus. Certains sont peu accessibles à la prévention, comme le fait que les bébés de 2 à 5 mois soient les premiers touchés, les garçons plus que les filles. D'autres correspondent à des situations évitables : le tabagisme passif pendant la grossesse ou après la naissance, l'environnement hyperthermique, la literie dangereuse et la position ventrale. On peut aussi ajouter que des conditions socio-économiques défavorables accentuent le risque de MSN. Les conseils aux parents et l'accompagnement de cette tranche de population, sans doute moins informée, n'ont que plus de valeur.
Des associations locales, départementales ou nationales, fédérée Naître et Vivre, renouvellent et précisent des conseils simples à donner aux parents, grands-parents ou professionnels de la petite enfance. 15 000 affiches « Je fais dodo sur le dos » et 60 000 dépliants intitulés « Comment coucher bébé » sont diffusés par les Laboratoires Guigoz dans les consultations des services de protection maternelle et infantile ou les maternités. Les objectifs de cette campagne sont d'alerter l'opinion sur la réalité de la MSN, de privilégier le public ayant peu accès à la presse écrite en utilisant les organismes d'accueil et de soins comme des relais, et enfin d'attirer l'attention des familles sur la qualité de l'environnement à offrir à l'enfant.
Le sommeil de l'enfant doit, avant toute chose, être respecté. Le bébé doit être couché sur le dos dans une chambre où la température s'élève à 18-20 °C. S'il fait plus chaud, il faut déshabiller l'enfant. La literie est ferme, sans oreiller, ni couette ni couverture, avec juste un tour de lit et un jouet adapté à l'âge de l'enfant. L'enfant peut porter un surpyjama ou une turbulette (gigoteuse).
Dans de nombreux pays européens, on a lancé aussi des campagnes de prévention. Elles ont permis d'atteindre des taux de 0,15-0,20 MSN pour mille naissances, alors qu'en France le chiffre stagne à 0,49 pour mille depuis deux ou trois ans. Sans la vigilance des professionnels de l'enfance, des associations, des pouvoirs publics, on risque d'enregistrer une augmentation.
* Tél. 01.47.23.98.22.
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