Prévention des troubles musculo-squelettiques

MUSKA évalue une cure du soir

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Publié le 19/01/2017
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troubles musculo-squelettiques

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Crédit photo : PHANIE

« Les TMS, ce sont autant une gêne qu’une douleur peri-articulaire musculo-tendineuse », évoque le Pr Coudeyre, chef du service de médecine physique et de réadaptation au CHU de Clermont-Ferrand.

Au quotidien, ces troubles ont un réel impact, en particulier dans le milieu professionnel. Si le thermalisme peut offrir une prise en charge bénéfique pour ces personnes en orientation rhumatologique, une cure conventionnée de trois semaines reste très compliquée à organiser chez les actifs. C’est dans ce contexte que s’inscrit le programme de recherche MUSKA pour la prévention des troubles musculo-squelettiques des membres supérieurs en milieu thermal. Coordonnée par le Pr Coudeyre, cette expérimentation évalue un format court de cure thermale, organisée en fin de journée pour s’adapter au rythme de vie des actifs. Lancé en juillet 2015 dans cinq centres thermaux*, le programme MUSKA consiste en une prise en charge de six jours, du lundi au samedi, pendant deux heures en fin de journée, de 17h à 19h, avec des soins thermaux et des ateliers de soins complémentaires, d’éducation du patient et d’apprentissage d’auto-exercices pour mieux gérer et prévenir les complications liées aux TMS des membres supérieurs.

 

85 patients inclus

Financée par l’Association française pour la recherche thermale (AFRETh), l’étude MUSKA est ouverte aux personnes âgées de 18 à 65 ans en activité professionnelle, souffrant de TMS des membres supérieurs latents ou symptomatiques, résidant dans une agglomération à proximité des centres thermaux et n’ayant pas réalisé de cure thermale au cours des 12 derniers mois précédant leur inclusion au programme. « Aujourd’hui, on est au-delà de la moitié de l’étude avec plus de 85 patients inclus. Si tout se passe bien, celle-ci devrait être bouclée à la fin de l’année 2017 », indique le Pr Coudeyre. « On compare un groupe de salariés qui suit d’emblée la cure et les ateliers pendant six jours à un groupe contrôle qui se voit remettre simplement une brochure et une clé USB comprenant des vidéos d’accompagnement », explique-t-il.

Six mois d’évaluation

« Au bout de trois mois, on évalue l’état principal des deux groupes et les participants du groupe contrôle bénéficient à leur tour du programme de six jours. On évalue autant la valence éducative que les soins thermaux, avec comme critère de jugement principal, la gêne fonctionnelle du membre supérieur sur le Quick DASH. À six mois, une autre évaluation qui n’a pas la même valeur sur le plan statistique permet non seulement de motiver l’ensemble des patients à l’étude mais également d’analyser l’effet différé de la cure par rapport à l’effet immédiat », détaille le Pr Coudeyre. « Si l’étude s’avère concluante, une généralisation de ce type de programme constituerait une avancée extrêmement importante », considère Valérie Valdevit, directrice des Thermes de Royat où ont été inclus plus de quarante participants à l’étude. « Dans le milieu thermal, on n’est pas des fervents défenseurs des trois semaines de cure conventionnée. Si deux heures de prise en charge par jour pendant six jours avec accompagnement thérapeutique suffisent à des personnes, on est prêt à le faire », déclare-t-elle.

* Thermes de Royat/Chamalières, Chatel-Guyon, Ballaruc-les-Bains, Aix-les-Bains, Saint-Amand-les-Eaux

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9548