ANTIQUITES
par FRANCOISE DEFLASSIEUX
D OUBLE expo ou deux expos ? Un pont et quelques kilomètres séparent en effet les deux espaces concernés, et chacun reste chez soi, c'est le visiteur qui est invité à passer de l'une à l'autre.
A lui aussi d'emprunter les passerelles qui mènent, par-delà les siècles, les continents et les civilisations, du mobilier chinois ancien siècle à l'art abstrait contemporain européen. Il ne s'agit pas de voir des influences réciproques, là où il n'y en a évidemment pas, ou alors dans les profondeurs d'un subconscient collectif, entre un artisan asiatique anonyme du XVIe ou du XVIIe et une signature célèbre du XXe siècle comme Estève, Villon ou Bazaine.
Ce qu'ils ont en commun, c'est une conception esthétique apparue d'abord en Orient, qui privilégie la ligne, la forme et la surface à l'ornement gratuit.
Le meuble chinois de bois sombre et dur (une sorte de palissandre), sans sculptures ni moulures, parfois laqué, ne ressemble en rien à son homologue européen de la même époque, toujours agrémenté d'un répertoire ornemental plus ou moins chargé. Mais peut-être s'est-il, en quatre siècles, diffusé insidieusement dans la mentalité occidentale pour aboutir à notre « design » contemporain ?
Cette double exposition a du moins le mérite de jeter un autre regard sur une période de la peinture que l'on croyait bien connaître. Et surtout celui de faire découvrir le mobilier chinois traditionnel, si proche de nos propres conceptions esthétiques.
« Convergences spirituelles », galerie Luohan, 21, quai Malaquais, 75006 Paris.
« Le Temps de la peinture », galerie Louis Carré & Cie, 10, rue de Messine, 75008 Paris. Du mardi 23 janvier au samedi 24 février.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature