Une fois de plus, la relation médecin malade vient d’être ébréchée, sérieusement cette fois, par des gens qui n’ont aucune pratique de la médecine générale. Bien sûr qu’il y a des actes plus longs et plus difficiles que d’autres, aurait-on tant attendu pour s’en apercevoir, et fallait-il réagir en entrant dans un système de cotation, comme l’épicier (pardon tonton) ?
Cette relation si particulière, si intime, si mystérieuse parfois, doit être régulée par le médecin, par son charisme, ses explications, que les patients comprennent le plus souvent, selon une formule tacite « pour le meilleur et pour le pire ».
Si la brèche est ouverte, tout est envisageable. Va-t-on enclencher le chronomètre, coter le sourire, la poignée de main, les conseils divers et variés ?
Mais alors, pourquoi ne pas sous coter les actes faciles comme la lecture d’un bilan biologique normal, la vaccination, le certificat médical… pour la personne qu’on a consulté dans les jours précédents.
J’imagine aussi l’attitude des gens qui n’oseront pas tout dire, de peur d’alourdir la facture.
Le médecin doit retrouver le charisme qu’il avait perdu ces dernières années, à cause de la pléthore, pour pouvoir être maître de sa consultation, l’accélérer parfois, refuser certaines demandes injustifiées, éviter que se reproduisent les consultations opportunistes de ceux qui ont artificiellement accumulé les pathologies, pour les faire coïncider avec le renouvellement du traitement.
Je crois en l’avenir de la médecine générale, il faut la promouvoir, mais pas de cette façon.
Je vis parfaitement mon activité de médecin généraliste, je ne souhaite pas remplacer la blouse blanche, que je n’ai jamais mise, par une grise, mais je garde le plus profond respect pour la mémoire de mon oncle.
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