LE QUOTIDIEN - Sur les 31 000 abonnés du RSS, médecins à 80 %, bien peu utilisent5 actuellement la messagerie sécurisée du réseau. Comment allez-vous les encourager à communiquer via le RSS ?
OLIVIER HESSE - Nos abonnés étaient jusqu'à maintenant les seuls à disposer d'une messagerie sécurisée, ils ne pouvaient donc l'utiliser qu'entre eux ! Nous sommes satisfaits du choix de France Telecom de mettre en place une messagerie sécurisée sur Internet et qui puisse permettre des échanges avec les abonnés Cegetel.rss, car nous savions que là était le frein principal.
Bientôt, nous proposerons à tous nos abonnés une boîte aux lettres dédiée aux messages médicaux. Le chiffrement y sera obligatoire.
La principale fonction du RSS est encore aujourd'hui de servir à la télétransmission des FSE via l'abonnement minimal (40 % des abonnés). Cet état de fait vient-il de l'insuffisance des services proposés sur le RSS ? Ou du manque d'intérêt des médecins pour la consultation de services en ligne ?
C'est l'effet SESAM-Vitale. D'un côté, c'est positif, car les professionnels de santé s'informatisent et se raccordent, mais il est vrai que pour un tiers d'entre eux le réseau ne sert encore qu'à télétransmettre. La formation de nos abonnés est un enjeu majeur pour l'ensemble du système de soins et une priorité pour Cegetel.rss en 2001, puisque près du tiers des médecins généralistes français sont aujourd'hui nos clients.
Nous sommes d'ailleurs sur la bonne voie, puisque le taux de croissance moyen du temps passé par nos abonnés sur le réseau est nettement supérieur à 10 % par mois.
Enfin, le MEDEC 2001 sera aussi l'occasion pour Cegetel.rss de lancer un certain nombre de services gratuits et réservés à nos abonnés : remplacements, suivi personnalisé des feuilles de soins, messagerie médicale, autant de services utiles dans leur pratique quotidienne.
Cet accord ouvre à tous les professionnels de santé des autres réseaux de France Telecom la possibilité d'avoir une messagerie sécurisée utilisant la CPS. Est-ce que cela n'enlève pas au RSS un peu de sa spécificité ?
Cet accord porte sur la messagerie sécurisée sur Internet, mais les services de Cegetel.rss, c'est d'abord l'Intranet RSS et, pour en bénéficier, il faut être abonné, car les droits d'accès dépendent de l'opérateur. L'Intranet est caractérisé notamment par une authentification forte de l'abonné, alors que la messagerie sécurisée se limite à la signature et au chiffrement.
Demain, plus encore qu'aujourd'hui, lorsque les informations médicales s'échangeront en grand nombre, les services d'un Intranet seront incontournables : authentification forte, traçabilité complète des flux, étanchéité vis-à-vis de l'Internet, autant de garanties que seuls les Intranets peuvent apporter et que tous les professionnels, ainsi que leurs patients, exigeront bientôt.
Il est vrai qu'un Intranet ouvert à tous serait idéal, mais, par définition, ce n'en serait plus un.... Cela n'est d'ailleurs pas un obstacle majeur : je rappelle que plus de cent hôpitaux, dont onze CHU, sont déjà raccordés et que la majorité sont porteurs d'un projet de réseau de soins ville-hôpital.
Cet accord est-il ouvert à d'autres partenaires qui accepteraient d'utiliser les mêmes outils ?
Il est bien clair que d'autres opérateurs pourront disposer de la solution choisie par Cegetel.rss et France Telecom, s'ils le souhaitent. Avec cet accord, notre souhait commun est de développer l'usage des services de sécurité, condition nécessaire au développement des échanges en santé. Cet accord doit être bon pour tout le monde, il doit stimuler la concurrence pour le plus grand bénéfice de tous les professionnels de santé.
Le choix d'un outil commun
Même si son importance politique est indéniable, l'accord Cegetel.rss-France Télécom est d'abord un accord technique.
Travaillant de concert avec le GIP CPS, les deux opérateurs ont choisi de développer un outil de messagerie commun utilisant un chiffrement fort (128 bits) au standard du marché (S-Mime) et s'appuyant sur la CPS pour la signature et l'authentification du message. Les certificats (délivrés lors de l'inscription à la messagerie) seront gérés par chaque opérateur pour ses abonnés, en attendant que la CPS devienne une autorité de certification. Des spécificités santé et des fonctions supplémentaires ont été ajoutées : par exemple, l'autorisation donnée à un remplaçant de lire les messages arrivés.
Cet outil de messagerie sera interfaçable avec les différents logiciels médicaux et des API (petits programmes d'interfaçage) seront distribués aux éditeurs. Un ou deux clics suffiront pour envoyer un message sécurisé avec une partie de dossier médical attaché.
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